En matière de dépendance, une évaluation de l’état de santé globale de la personne s’impose pour un suivi efficace
Écrit par Sylvie André, infirmière spécialisée en dépendances.
Il arrive parfois que la vie quotidienne tourne largement ou exclusivement autour de la recherche et de la prise de substances psycho-actives telles que l’alcool, les drogues, ou les médicaments. On est alors dépendant.
Cette dépendance s’est souvent installée, brutalement ou de façon progressive, alors qu’il devient presqu’impossible de se passer de consommer ces substances sans éprouver une souffrance physique ou psychologique.
Il est alors pertinent de faire un profil ainsi qu’un historique de consommation de la personne. En effet, il s’agit d’abord de clarifier le type de substances consommées, les quantités par jour, la fréquence par semaine et ce, depuis combien de temps.
Ces données combinées à une évaluation globale de l’état de santé d’une personne, tant du point de vue physique que mentale, permettent d’établir, si une dépendance s’est installée.
Elles permettent également, à partir de l’évaluation des paramètres vitaux (tension artérielle, fréquence cardiaque et respiratoire, saturation et température corporelle), d’établir s’il y a présence de signes et de symptômes de sevrage et de coter le sevrage de léger, modéré, ou élevé.
Mais plus encore…. Il s’agit de déterminer s’il y a risques de complications au sevrage tels que les hallucinoses, les convulsions, ou encore le délirium tremens.
Or, en fonction de l’étape dans lequel la personne se situe dans sa motivation au changement, il est possible de proposer des mesures thérapeutiques pour aider cette dernière à se défaire de son problème de dépendance sans qu’elle ne souffre trop des effets du manque de consommation de ces substances.
Dans tous les cas, ces mesures devront être accompagnées d’un suivi psycho-social ayant pour objectif d’aider les changements de comportement en renforçant les motivations intrinsèques (c’est-à-dire, que celles-ci doivent davantage émaner du client et non être imposée de l’extérieur) de la personne par l’exploration et la résolution de l’ambivalence.
Enfin, il importe de mentionner que l’empathie démontrée par l’infirmière, le médecin, ou le thérapeute au cours de cette démarche, incite davantage la personne aidée à l’ouverture et au dévoilement de soi.