L’été, les festivals et les pièges
Avez-vous fait une liste des nombreux festivals qui se tiendront à Montréal cet été? Il y a une tonne d’occasions de faire la fête et de passer du bon temps. Maintenant, dressez une liste des occasions de consommer ou de rechuter cet été. Ne vous surprenez pas de voir beaucoup de similitudes entre ces deux listes. En effet, l’effervescence de l’été, les restrictions sanitaires qui tombent, les deux dernières années avec les confinements maintenant derrière nous et tous les événements festifs qui commencent offrent des conditions parfaites pour consommer.
Comment naviguer cette période quand on a un problème de dépendance?
Évidemment, la solution la plus simple serait de rester enfermé jusqu’au premiers jours d’automne, mais soyons réalistes! Comprenons d’abord pourquoi ces événements peuvent déclencher une envie de consommer, puis découvrons différentes stratégies pour profiter de l’été de manière responsable.
De tout temps, on a associé fêtes et consommation d’alcool à plus ou moins grande échelle. La Grèce antique ou l’Empire romain n’avaient rien à envier à un festival de musique à Montréal! L’alcool est un inhibiteur et un « lubrifiant social » qui permet de rapidement créer un sentiment d’appartenance au groupe et donner l’impression d’exacerber le plaisir. Ce n’est pas un hasard que plusieurs brasseurs ou distributeurs d’alcool soient des commanditaires importants des événements d’été. Ces événements sont des mines d’or et celui qui peut en obtenir l’exclusivité s’assure d’un bénéfice substantiel. De plus, les règles habituellement très strictes sur les lieux de consommation changent lors de ces événements. Une bière que l’on boit en déambulant sur Sainte-Catherine par une belle soirée d’été semble goûter tellement meilleur, et le joint que l’on ne peut normalement fumer que chez soi est pas mal plus toléré (bien que toujours illégal) lors d’un concert en plein air. Ces situations soudainement plus permissives peuvent donner à certaines personnes l’impression que l’abus est non seulement sans gravité, mais jusqu’à un certain point, encouragé.
Comment passer un été plus serein
On voit que l’effet d’entraînement, l’envie de fêter et l’impression que les excès sont plus tolérés peuvent mettre une certaine pression sur une personne avec un problème de dépendance. Alors qu’est-ce qu’on fait?
Il y a certaines stratégies qui peuvent aider à mieux gérer la pression sociale de « faire le party dehors cet été ». En voici quelques-unes.
Tout d’abord on doit pouvoir reconnaître les déclencheurs internes et externes. Dans le cas qui nous concerne, on portera une attention particulière aux déclencheurs externes, car ils sont plus facilement identifiables, prévisibles et évitables. On fera attention aux occasions et au lieux (un cocktail sur une terrasse avec des amis par exemple). Si la pression de prendre un verre avec un groupe est trop forte, une bonne stratégie serait de participer aux événements estivaux avec d’autres personnes qui ne consomment pas, de manière à être dans un groupe sans pressions et sans jugement.
Il y a plusieurs trucs que l’on peut utiliser pour éviter de consommer. Par exemple garder en tête les raisons pour lesquelles on reste sobre : notre famille, nos enfants, nos amis, notre emploi. En pensant à eux plutôt qu’à soi, on donne tout de suite un aspect positif à notre abstinence et on valorise notre effort.
Si on ne peut pas changer complètement notre groupe d’amis lors de sorties, il est bon d’avoir un confident dans le groupe qui comprend notre situation et pourra nous aider et nous épauler si la tentation est présente.
On peut profiter de l’été en pratiquant des activités durant lesquelles il est difficile de consommer. Un BBQ se prête plus facilement à la consommation que du vélo de montagne ou du frisbee sur le Mont-Royal.
On sait qu’il n’est pas toujours évident de dire non sans se faire poser des questions, et on n’a pas toujours envie d’expliquer pourquoi on dit non à « une p’tite bière frette » quand il fait 30 degrés dehors. Des réponses simples qui n’ont pas besoin de longues explications sont les meilleures, comme dire qu’on ne boit pas pour des raisons de santé, ou qu’on a choisi de ralentir un peu. Évidemment, selon notre niveau de confort, un simple « non, merci » est très efficace.
Trouvez une boisson sans alcool qui vous plaît, autre que de l’eau. En effet, dire « juste de l’eau » au serveur quand tout le monde consomme de l’alcool peut donner un effet un peu triste, mais un « Virgin tonic avec une goutte de grenadine et un zeste de citron » est non seulement plus festif, mais vous donnera (ainsi qu’aux autres) l’impression de faire partie du groupe. De plus, il y a un engouement pour les mocktails et plusieurs établissements en proposent de savoureux.
En résumé, les pièges sont nombreux pendant la période des festivals, mais avec de la détermination, de la planification et un peu d’aide, il est possible de s’amuser sans consommer.
Et si malgré tout ça, il n’était pas possible de restreindre sa consommation, n’hésitez pas à nous contacter. Nous avons des programmes qui se prêtent parfaitement à la période estivale et qui vous permettront d’apprécier l’été encore plus.
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