Lorsque vous êtes la force la plus destructrice dans votre vie, il est temps d’obtenir de l’aide
L’opinion d’une auteure invitée
Rédigé par Lorelie Rozzano, auteure et porte-parole reconnue internationalement.
Si vous luttez contre la dépendance comme je l’ai fait, alors vous connaissez cette facette sombre et sans espoir, l’autre côté du sentiment de bien être procuré par la drogue. Toute personne dépendante essaye d’échapper à la réalité. La réalité, c’est le moment et l’endroit où vous n’êtes plus sous l’effet de la drogue ou de l’alcool. C’est le moment où vous devez faire face aux conséquences de vos actions. Pour moi, la réalité, c’était le lendemain. Je restais au lit, à ressasser toutes les choses horribles et gênantes que j’avais faites la veille. Je rejouais chaque moment en espérant pouvoir revenir en arrière et effacer mes actes honteux. Je cherchais à aller mieux en prenant des drogues pour surmonter mes émotions douloureuses. Mais c’était un cercle vicieux. J’étais déconcertée par mon incapacité à consommer de la drogue et de l’alcool en société. J’ai essayé de modifier la quantité de ce que je prenais, ce que je prenais et où je le prenais, mais rien ne changeait. Chaque fois que je prenais une drogue, les conséquences semblaient empirer. Malgré ma bonne volonté, je faisais sans cesse du mal à ma famille et ma vie devenait ingérable.
À cette période, je ne croyais pas être dépendante. Je ne savais pas que j’étais malade et que ma manière de penser avait changé. La dépendance, c’est quelque chose de sournois. Elle commence en changeant subtilement notre perception et notre comportement. Voici cinq manières dont la dépendance vous prend au piège.
(1) Vous êtes dans le déni
Le déni constitue un premier obstacle qui empêche d’obtenir de l’aide. Le déni rend les choses moins importantes qu’elles ne le sont. Le déni vous dit que vos problèmes ne sont pas si graves. Le déni vous dit que vous ne blessez personne. Le déni dit que vous pouvez arrêter dès que vous le voulez. Le déni vous permet de ne pas faire face à la réalité. Le déni est dangereux, car il minimise les signaux d’alerte et laisse le problème persister. Faire semblant ne peut en aucun cas faire disparaître votre dépendance.
(2) Vous faites des promesses que vous ne pouvez pas tenir
Vous promettez de venir à la fête de votre grand-mère. Oui, vous irez chercher les enfants à la sortie de l’école. Bien sûr, vous rentrez à la maison directement après le travail. Mais, malgré vos bonnes intentions, vous n’y parvenez pas. Vous ne pouvez plus prédire ce qui pourrait se passer. Vous avez perdu votre crédibilité. Plus vous consommez, vous brisez le cœur des personnes que vous aimez.
(3) Vous manipulez vos amis et votre famille
Vous mentez pour couvrir vos agissements. Vous dites aux autres ce qu’ils veulent entendre pour qu’ils vous laissent tranquille. Vous pouvez liguer vos parents ou amis les uns contre les autres. Vous savez qui appeler lorsque vous avez besoin d’argent. Vous êtes bon pour trouver des excuses et pour faire comme si vous n’étiez jamais responsable des problèmes dans votre vie. Vous blâmez les autres lorsque vous êtes au pied du mur et vous manipulez ceux que vous aimez en utilisant des stratégies liées à la culpabilité et à la peur.
(4) Vous n’en parlez à personne, mais vous avez peur et vous consommez encore plus pour atténuier votre peur
Au début, consommer vous faisait plaisir, c’est maintenant devenu un travail ; entretenir votre dépendance est un travail à plein temps. Lorsque vous n’êtes pas sous l’effet de la drogue, vous avez peur et vous êtes anxieux. L’effet euphorique que vous aviez l’habitude de trouver dans la drogue a maintenant disparu. Vous avez développé une certaine tolérance et vous avez besoin de doses de plus en plus importantes pour reproduire les effets physiologiques et psychologiques. Vous ne prenez plus de drogues pour vous en ressentir les effets, mais pour vous sentir normal et éviter de ressentir le manque.
(5) Vous avez honte
Vous savez que votre vie est hors de contrôle, mais vous ne savez pas arrêter. Vous blessez tous ceux que vous aimez. Votre raisonnement vous tiraille. Vous ne pouvez pas vous regarder dans le miroir. Vous avez honte et évitez les autres. La honte est une émotion pesante et toxique. La honte vous dit que vous n’avez aucune valeur, que personne ne peut vous aimer et que vous êtes incompétent. La honte vous dit d’abandonner. La honte crée un sentiment de désespoir.
Être responsable
Vous n’êtes pas responsable de votre dépendance, mais vous êtes responsable de votre rétablissement.
Personne ne se réveille en se disant : « Je vais devenir dépendant ». Ce que les personnes dépendantes choisissent, c’est combien de temps elles resteront malades. La dépendance n’est pas un choix, mais aller mieux en est un.
Lorsque vous-même êtes la force qui vous détruit, il est temps de chercher de l’aide.
Les bonnes intentions suivies par des promesses rompues ne signifient pas que vous êtes une mauvaise personne. Le trouble de l’usage d’une substance est une maladie évolutive qui peut être mortelle si elle n’est pas traitée. Mais il y a de l’espoir. La dépendance se traite. Le rétablissement commence lorsque vous arrêtez de chercher des excuses et que vous commencez à agir. La clé du bien-être, c’est de rompre le silence et d’admettre que vous avez besoin d’aide. Il n’y a aucune honte à vouloir aller mieux et la seule manière de ne pas réussir à se rétablir, c’est d’arrêter d’essayer.
Nous pouvons vous aider
Si vous ou quelqu’un que vous connaissez avez besoin d’aide ou si vous avez d’autres questions, veuillez nous appeler. Nos lignes téléphoniques sont ouvertes 24 h/24, 7 j/7. Vous pouvez donc nous appeler n’importe quand au numéro suivant: 1-888-488-2611.