La pharmacodépendance

Il est difficile de reconnaître une dépendance à un médicament d’ordonnance, autant pour la personne qui en souffre que pour les gens dans son entourage. De nos jours, les connaissances dans ce domaine, ainsi que les ressources et le soutien offerts, contribuent plus que jamais à briser le cycle de la dépendance et au rétablissement des personnes souffrant d’une dépendance.

Tout médicament peut devenir dangereux dans certaines conditions, mais parmi les médicaments sur ordonnance couramment utilisés à mauvais escient, l’on retrouve les :

  • analgésiques opioïdes (fentanyl, Percodan, Demerol, OxyNEO, etc.)
  • stimulants (Ritalin, Concerta, Adderall, Dexedrine, etc.)
  • calmants et les tranquillisants (benzodiazépines, Valium, Ativan, Xanax, etc.).
  • antimigraineux (mélangés ou non à la caféine, aux analgésiques)
  • antihistaminiques sédatifs (si pris fréquemment).

Certaines personnes sont particulièrement vulnérables au développement d’une dépendance face aux médicaments, citons par exemple : les personnes âgées confrontées à la solitude (dont la présence d’addictions aux médicaments est souvent sous-estimée), les personnes soumises à une surcharge de responsabilités, celles exposées au stress ou à un événement éprouvant, mais aussi les jeunes chez qui l’on retrouve de plus en plus de recours à ce type de consommation.

Même si nous ne disposons pas de chiffres mondiaux exacts sur l’usage non médical de médicaments prescrits, tels que les opioïdes synthétiques, les benzodiazépines ou les stimulants de synthèse, il semble cependant que l’usage non médical de ces produits constitue « un problème sanitaire de plus en plus important dans un certain nombre de pays développés et en développement ». Le Canada ne fait pas exception à ceci (ONUDC, 2012).

D’après les études, 22,9 % de canadiens âgés de 15 ans et plus ont affirmé avoir consommé un produit pharmaceutique psychoactif au cours de la dernière année. Les antidouleurs opioïdes étaient le plus consommés suivis des sédatifs ou tranquillisants et des stimulants, les taux étant respectivement de 16,7 %, 9,1 % et 0,9 %. De l’ensemble de ces consommateurs, 3,2 % (soit 0,7 % de la population totale) ont déclaré avoir fait usage de médicaments contre le rhume et antitussifs disponibles en vente libre pour des raisons non médicales, c’est-à-dire uniquement pour l’expérience ou l’effet que procurent ces produits, ou pour le high. La prévalence de l’usage non médical de dextrométhorphane, l’ingrédient actif qui se trouve dans ces médicaments, a été déclarée par 0,9 % d’hommes et 0,6 % de femmes (ESCCAD, 2011).

Les médicaments psychotropes les plus prescrits – à savoir, les anxiolytiques, les hypnotiques, les antidépresseurs et les neuroleptiques – balaient un faisceau large d’indications qui va de la nervosité, aux troubles du sommeil, jusqu’à l’anxiété, la dépression et la psychose. Vu qu’ils sont prescrits et ont une visée thérapeutique, ceci peut laisser supposer qu’ils ne sont pas addictifs, or ceci n’est pas vraiment le cas. Ces médicaments quoique nécessaires, à un moment donné, pour atténuer ou faire disparaître une souffrance physique ou psychique, peuvent devenir addictifs.

La consommation problématique de médicaments d’ordonnance consiste soit à consommer de manière intentionnelle des médicaments qui ne vous ont pas été prescrits, dans le but de ressentir une sensation d’euphorie (un « high ») ou provoquer un changement d’humeur soit à faire un mauvais usage d’une médication prescrite.

Une étude menée en 2014-2015 auprès d’élèves de la 7e à la 12e année a révélé que les médicaments psychotropes occupaient la troisième place (4 %) parmi les drogues les plus fréquemment consommées. La fréquence de la consommation de médicaments psychotropes est à égalité avec celles des cannabinoïdes synthétiques, juste après le cannabis (17 %) et l’alcool (40 %).

Selon Santé Canada (2017) la consommation problématique de médicaments peut entraîner des effets graves sur la santé, notamment des troubles liés à l’utilisation de substances (toxicomanie), la surdose et même la mort. Ces risques augmentent si les médicaments sont consommés :

  • à des doses plus élevées que les doses prescrites
  • d’une manière différente ou pour d’autres raisons que celles qui figurent sur la prescription
  • avec de l’alcool ou d’autres médicaments d’ordonnance, médicaments en vente libre ou drogues illégales.

N’importe qui peut développer une dépendance aux médicaments d’ordonnance et, le cas échéant, celle-ci est très difficile à reconnaître et à admettre. Voici quelques signes pouvant signaler qu’il est peut-être temps de demander de l’aide :

  • Une consommation continue de médicaments en dépit de l’amélioration de l’état de santé. La personne continue de prendre de médicaments contrairement aux recommandations de son médecin en justifiant cette consommation par la présence de vagues malaises.
  • Une augmentation de la consommation de médicaments compte tenu de l’installation d’une tolérance à leurs effets. Par conséquent, pour obtenir le même effet, la personne doit augmenter progressivement la dose et la fréquence de prise du médicament.
  • Le doctor shopping ou le fait d’avoir recours à plusieurs médecins prescripteurs et de fréquenter plusieurs pharmacies pour faire remplir une ordonnance.
  • La présence de sautes d’humeur fréquentes ou marquées, de fortes baisses d’énergie ou des difficultés au niveau de la concentration (ces symptômes sont souvent reliés au sevrage). Mentionnons aussi comme symptômes de sevrage l’anxiété, la nausée, des vomissements, la chair de poule, etc.
  • Demander ou prendre les médicaments d’une autre personne.
  • Le retrait social. La personne négligera ses activités professionnelles, sociales, familiales, elle pourrait aussi négliger son hygiène personnelle.
  • Le déni et une attitude défensive. Une personne qui tente de camoufler ou de nier une dépendance aux médicaments adopte souvent une attitude défensive lorsqu’elle est questionnée au sujet de ses médicaments ou de sa santé.

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