La dépendance aux substances en milieu de travail : connaissez-vous vos droits?

Cacher un problème de dépendance n’est pas nouveau, et les individus qui en souffrent essaientsouvent de le dissimuler aussi longtemps que possible. Toutefois, même lorsqu’une personneréussit à maintenir de bonnes performances au travail, il y a souvent des signes évidents de la dépendance que ses collègues remarquent. Dans le parcours vers le rétablissement, ceux et cellesqui luttent contre une dépendance à l’alcool ou aux drogues seront éventuellement amenés àdivulguer leur situation à leur employeur. Voici comment gérer ce processus dans votre vie professionnelle.
LA DÉPENDANCE EST UN HANDICAP MENTAL
Au Canada, la dépendance est reconnue comme un handicap mental. De plus, la Charte canadienne des droits et libertés interdit aux employeurs de faire de la discrimination en matière d’emploi à l’égard d’une personne en raison d’un handicap physique ou mental.
Cela signifie qu’un employeur ne peut pas automatiquement congédier un employé à cause de sa dépendance, et ce, même si celle-ci nuit à la productivité de l’entreprise. En fait, l’employeur est tenu de mettre en place des mesures d’accommodement pour cet employé, et peut faire face à de sérieuses conséquences s’il ne le fait pas. Cela est une bonne nouvelle pour toute personne aux prises avec un problème de dépendance. Parler de sa situation à son employeur est l’un des premiers pas dans la bonne direction pour obtenir l’aide et le soutien nécessaires au traitement d’une dépendance.
L’OBLIGATION D’ACCOMMODEMENT DES EMPLOYEURS
Un employeur peut demander des informations pertinentes à un employé pour déterminer la meilleure façon de l’accommoder. Il incombe alors à l’employé de collaborer en répondant aux demandes raisonnables de son employeur et en lui fournissant les informations qui l’aideront à évaluer la situation et à établir les mesures d’accommodement à mettre en place.
L’employeur est également autorisé à demander des informations sur la capacité de l’employé à effectuer les tâches clés de son poste, ce qui peut inclure des informations sur ses capacités fonctionnelles mentales et physiques. La divulgation de ces informations devrait être autoriséepar l’équipe soignante de l’employé.
Toutefois, quand un employeur demande des renseignements médicaux au sujet d’un employé, il n’a pas automatiquement le droit de connaître le diagnostic de l’employé ni les détails relatifs autraitement médical qu’il reçoit ou aux services de rétablissement des dépendances auxquels il a fait appel.
Si un employeur soupçonne qu’un employé souffre d’un trouble lié à l’usage de substances, il est important que toutes les parties concernées, y compris l’employé, l’employeur, ainsi que le représentant syndical ou le représentant des employés, abordent le sujet sans délai dans un esprit de respect et de collaboration. S’il est confirmé que l’employé souffre d’alcoolisme ou de toxicomanie, l’employeur doit lui fournir des mesures d’accommodement.
Cette obligation d’accommodement signifie que l’employeur est légalement tenu de prendre des mesures appropriées pour éliminer toute forme de discrimination qui découle d’une politique oud’une pratique de l’entreprise et qui pourrait porter préjudice à la personne souffrant de dépendance.
L’employeur est tenu d’offrir des mesures d’accommodement pour autant qu’il n’en subit pas une contrainte excessive, c’est-à-dire que cela ne lui impose pas des conditions déraisonnables, comme des coûts financiers importants ou une perturbation majeure de ses activités.
Dans la plupart des cas, l’obligation d’accommodement implique de permettre à l’employé de s’absenter du travail pour suivre un traitement, tel qu’un programme de rétablissement avec hébergement. L’employeur peut également devoir accommoder l’employé après son retour au travail, qui se fait sous la supervision d’un professionnel de la santé.
CONNAISSEZ LES POLITIQUES DE VOTRE LIEU DE TRAVAIL
Dans certains cas, malheureusement, les employés confrontés à un problème de consommation de substances ne sont pas traités avec le respect et la dignité qu’ils méritent. Si un employé estime avoir été victime de harcèlement ou de discrimination en milieu de travail en raison de sa dépendance, il peut déposer une plainte auprès de la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse.
Cependant, si l’entreprise dispose d’une politique clairement définie en matière de drogues et d’alcool, un employé peut être congédié à juste titre des suites de sa dépendance. En effet, lorsqu’une telle politique est en place, chaque employé est tenu de s’y conformer. Si un employé enfreint la politique, le fait qu’il n’a pas respecté cette politique, et non le fait qu’il souffre d’une dépendance, peut mener à son congédiement.
COMMENT PARLER DE VOTRE DÉPENDANCE À VOTRE EMPLOYEUR
Maintenant que vous connaissez vos droits en tant qu’employé, la prochaine étape consiste à parler de votre dépendance à votre employeur. Bien que cette conversation puisse sembler intimidante, elle n’a pas nécessairement à être difficile. Il est même fort probable que votre employeur ait déjà été confronté à une situation similaire. En effet, environ 76 % des personnes souffrant d’un trouble lié à l’usage de substances sont actives sur le marché du travail.
Vous vous demandez sûrement de quelle façon votre employeur réagira lorsque vous le mettrez au courant de votre dépendance. C’est une préoccupation courante chez les personnes confrontées à cette situation. Essayez de vous rappeler que la plupart des employeurs veulent seulement ce qu’il y a de mieux pour leurs employés. En plus d’être légalement obligés de fournir des mesures d’accommodement, les employeurs comprennent qu’il est dans leur intérêt de soutenir leurs employés. Garder cela en tête peut aider à atténuer le stress que vous ressentez peut-être à l’idée de rencontrer vos superviseurs.
Vous vous sentirez probablement plus en confiance si vous vous préparez avant la conversation.Votre employeur aura sans doute plusieurs questions pour vous, mais vous n’avez pas nécessairement besoin de lui divulguer toutes les informations qu’il vous demandera. Il peut donc être utile de parler à un ou une spécialiste de la Clinique Nouveau Départ avant d’approchervotre employeur. Il est également judicieux de conserver une copie de vos échanges avec votre employeur sur le sujet.
Vous êtes également libre de choisir à qui vous divulguez votre dépendance sur votre lieu de travail. Mis à part votre superviseur et éventuellement le service des ressources humaines, personne d’autre n’a besoin de savoir que vous luttez contre une dépendance. Si vous devez vous absenter du travail, vous n’avez aucune obligation d’en discuter avec vos collègues si vous ne le souhaitez pas. Si vos collègues vous posent des questions, répondez simplement que vous prenez un congé pour des raisons personnelles ou familiales, et n’en dites pas plus.
COMMENT CHOISIR UN CENTRE DE TRAITEMENT DES DÉPENDANCES
Assurer le respect de vos droits en tant qu’employé et choisir le meilleur centre de traitement pour vous rétablir de la dépendance peut parfois sembler complexe. Plusieurs aspects peuvent guider votre choix lorsqu’il est temps de trouver un centre de traitement pour vous-même ou un proche. Voici un aperçu des éléments à prendre en compte lorsque vous choisissez une cliniquepour le traitement de l’alcoolisme ou de la toxicomanie.
1. Une expertise en dépendance et en santé mentale
Recherchez un centre de traitement qui dispose d’une équipe spécialisée dans le traitement des dépendances, mais qui s’y connaît également en santé mentale et en rétablissement. Cela peut inclure des professionnels agréés formés pour traiter la dépendance aux substances, mais également les dépendances comportementales ou les traumatismes.
Les incidents sur le lieu de travail peuvent être des événements traumatisants. Confier des informations personnelles à son employeur n’est pas une tâche facile, et entamer cette conversation peut être la source d’une grande crainte. Il faut beaucoup de courage pour demander de l’aide et des soins pour guérir une dépendance. Pour une personne aux prises avec un traumatisme, une dépression ou un trouble anxieux, il est bénéfique de choisir un établissement de soins qui offre des programmes intégrés spécialisés pour traiter à la foisl’alcoolisme ou la toxicomanie ainsi que les troubles de santé mentale et les dépendances comportementales, comme l’hypersexualité ou le jeu pathologique.
2. Une équipe médicale professionnelle et certifiée
Trouver une équipe multidisciplinaire, compétente et accessible est essentiel pour le rétablissement. Vous voudrez choisir une clinique qui offre des soins complets, dispensés par des professionnels agréés, y compris des médecins spécialisés dans le traitement des dépendances, des psychiatres, des infirmières et infirmiers qualifiés et des thérapeutes possédant au moins dix ans d’expérience.
Le centre de traitement doit également respecter les normes médicales les plus élevées et posséder les certifications appropriées. Au Canada, recherchez des établissements qui sont reconnus par Accréditation Canada et la Commission on Accreditation of RehabilitationFacilities (CARF). Certains centres de traitement, comme ceux d’EHN Canada, disposent à la fois d’hôpitaux agréés et d’établissements certifiés dans leur réseau.
3. Des services accessibles lorsque vous en avez besoin
Quand une personne cherche un traitement pour une dépendance, elle en a généralement besoin immédiatement. Plus vite vous êtes admis dans un centre de traitement, plus vite vous pouvez commencer votre chemin vers le rétablissement. Contrairement aux établissements publics, les cliniques privées n’ont généralement pas de liste d’attente ou des listes d’attente très courtes. De plus, elles offrent des séjours à durée flexible et des options de traitement personnalisées, garantissant aux patients des résultats optimaux.
4. Le soutien et le suivi après le traitement
Des traitements avec hébergement aux services ambulatoires, les centres de réadaptation en dépendance offrent divers niveaux de soutien, tout comme ils offrent divers types de thérapies. Vous voudrez choisir un centre qui propose des traitements fondés sur les données actuelles de la science. En recourant aux soins basés sur des données probantes, les centres comme la Clinique Nouveau Départ aident les patients à comprendre la cause profonde de leur problème, tout en respectant des normes médicales élevées.
Au bout du compte, vous voudrez trouver un centre de traitement qui offre l’aide et les ressources dont vous avez besoin, mais également un centre de traitement où vous vous sentez en sécurité et soutenu à chaque étape de votre rétablissement. Vérifiez aussi si l’établissement mesure les résultats rapportés par les patients. Si c’est le cas, n’hésitez pas à demander des informations à ce sujet.
Il ne faut pas oublier que les membres de la famille sont aussi profondément affectés par la dépendance de leur proche. Ainsi, renseignez-vous sur les services offerts aux familles. Le centre de traitement propose-t-il des séances de thérapie pour la famille? Assurez-vous également de vous renseigner sur les règles concernant les visites et les contacts avec les personnes à l’extérieur du centre.
Finalement, le suivi postcure est un autre aspect important à prendre en compte. Informez-vous sur les services axés sur la prévention de la rechute, ce qui peut inclure un groupe de soutien pour les anciens.
FAITES CONFIANCE À LA CLINIQUE NOUVEAU DÉPART
L’équipe médicale professionnelle de la Clinique Nouveau Départ est hautement qualifiée et possède l’expérience requise pour accompagner les employeurs et les employés qui traversentcette période difficile. Nous comprenons les processus et les procédures à suivre dans ces circonstances. Si vous êtes aux prises avec un problème de dépendance qui entraîne des conséquences négatives sur votre vie professionnelle, nous pouvons offrir, à vous et à votre employeur, le soutien nécessaire à votre rétablissement.
Communiquez avec nous au 1-888-488-2611 pour parler à notre équipe responsable des admissions.