8 concepts liés au rétablissement pour faire face à la COVID-19
La COVID-19 (coronavirus) a poussé de nombreuses personnes à revoir complètement leur mode de vie au quotidien, tout en les forçant à faire face à des réalités émotionnelles comme financières incroyablement difficiles. À toutes celles et tous ceux qui se remettent actuellement d’une dépendance, rappelez-vous que ce n’est pas la première fois qu’une difficulté se présente à vous. La dépendance, quelle que soit la forme qu’elle prend, a le pouvoir de dévaster une personne sur le plan émotionnel, spirituel, physique et financier. Lorsqu’une personne souffrant de dépendance décide de suivre un traitement pour s’en débarrasser, elle doit apprendre à vivre d’une manière totalement différente. Depuis que l’épidémie a éclaté, nous sommes nombreux à avoir un sentiment étrange de déjà vu. En effet, comme après avoir souffert d’une dépendance, nous devons repenser notre mode de vie dans des circonstances difficiles. Nous avons rédigé quelques rappels sur la façon dont des personnes souffrant de dépendance ont pu gérer ce type de situation dans le passé, afin de démontrer qu’il est possible de surmonter la situation actuelle.
(1) Le sentiment d’impuissance
C’est difficile, mais il faut se rendre à l’évidence : nous ne pouvons pas contrôler grand-chose à l’heure qu’il est. Dans un balado récent, Dr Gabor Mate a réfléchi au fait que dans notre société occidentale, la réponse au sentiment d’impuissance est « Panique! On ne contrôle rien. » Au Moyen-Orient, au contraire, la réponse au sentiment d’impuissance est « Du calme. On ne contrôle rien. » Dans les deux cas, la situation est hors de contrôle, mais la différence de perspective adoptée mène à une réaction émotionnelle totalement différente.
(2) L’acceptation
En s’inspirant encore une fois de l’état d’esprit des sociétés orientales, il faut essayer de se répéter le proverbe de méditation metta « Les choses sont comme elles sont » afin d’accepter que nous sommes impuissants. C’est bien connu, l’acceptation est la réponse à tous les problèmes. Il est possible de trouver la sérénité seulement en acceptant qu’une personne, une place, une chose ou une situation est ce qu’elle est à ce moment précis. Pour rester sobre, une personne dépendante à l’alcool doit d’abord accepter qu’elle a un problème. Pour être heureux, il faut accepter la vie, et toutes les conditions qu’elle impose. Il est possible d’atteindre le bonheur malgré les circonstances. Et si le bonheur semble très lointain pour l’instant, on peut commencer par viser d’abord la paix trouvée dans l’acceptation. Pour en savoir plus, rendez-vous à la page 417 du Gros Livre des Alcooliques Anonymes, duquel nous avons extrait ces informations, et continuez votre lecture.
(3) La reconnaissance
L’affirmation « Il est possible d’atteindre le bonheur malgré les circonstances » doit sembler un peu tirée par les cheveux en ce moment. Pour accéder au bonheur, la reconnaissance pourrait être la clé. Il y a un vieux dicton qui dit « Vous trouverez ce que vous êtes venu chercher ». Il faut partir à la recherche du bon. Commencer par de courtes listes, même pour n’y noter que dix choses, est une bonne idée. Et si c’est trop, cinq points ou même trois constitueront un très bon début aussi. Il est possible de tout noter, racheter du papier hygiénique, ou encore prendre une bonne tasse de café le matin par exemple! Puis, recommencer. Lorsque le moral n’est pas au rendez-vous, rédiger des listes comme celles-ci peut aider. Une nouvelle dynamique pourrait bien s’enclencher. Il s’agit d’un vrai travail de reconditionnement du cerveau : lui apprendre à chercher le positif au lieu du négatif. Bonne recherche à tous! Apprenez-en plus sur les façons d’utiliser la reconnaissance pour rebrancher son cerveau dans cet article de Forbes.
(4) La présence
Comme dans « habiter le moment présent. » Nous sommes nombreux à gaspiller notre énergie mentale à prévoir quelle est la prochaine catastrophe qui va nous arriver, et c’est tout à fait compréhensible. Mais chaque jour contient déjà son lot de problèmes. L’une de mes expressions préférées du moment est : « C’est un problème qui appartient à demain. » Alors que vous parcourez cet article et naviguez sur internet, vous êtes peut-être déjà bien installé dans votre sofa avec une petite tasse de thé. Par exemple, aujourd’hui, vous avez peut-être payé le loyer ou votre prêt immobilier. Demain, vous allez peut-être avoir un problème de loyer ou de prêt immobilier. Ou bien vous allez recevoir la subvention publique que vous attendiez. Mais aujourd’hui, ça va bien! Le fait de vous soucier de ce que vous aurez à faire, ou à ne pas faire demain rendra à coup sûr votre journée épouvantable.
(5) Plus de présence
Comme dans « Juste pour aujourd’hui ». Il y a beaucoup d’inconnues aujourd’hui. L’une des préoccupations principales est de savoir « Jusqu’à quand? » Jusqu’à quand vais-je devoir pratiquer l’éloignement social? Jusqu’à quand mon commerce restera-t-il fermé? Jusqu’à quand mon emploi sera-t-il menacé? Jusqu’à quand les réunions pour mon rétablissement seront-elles annulées? L’idée de devoir vivre ainsi pendant des semaines ou même des mois peut être insupportable. Toutefois, tout comme pour les premiers jours suivant le rétablissement d’un trouble de l’utilisation de substance, il faut se rappeler que la situation évoluera. Aujourd’hui, il en est ainsi. Et s’il semble impossible d’y arriver aujourd’hui, alors essayez pendant une heure, ou pendant cinq minutes. Tout (ou presque) est réalisable pendant cinq minutes. Puis, pendant cinq minutes de plus, et ainsi de suite. Il est possible de courir un marathon, kilomètre par un kilomètre.
(6) Respirer
Toutes ces paroles sur l’importance de la présence doivent sembler bien belles, mais vous vous demandez surement comment les mettre en œuvre lorsque l’anxiété vous submerge. La respiration est la réponse. Mais pas une simple respiration — la « respiration tactique ». Aussi connue sous le nom de « respiration carrée ». Il s’agit de visualiser sa respiration se déplacer le long d’un carré. Essayez! Inspirez en visualisant le premier côté du carré. Comptez lentement jusqu’à trois. Retenez votre respiration alors que vous visualisez votre respiration parcourir le haut du carré. Un, deux, trois. Expirez en descendant le long de l’autre côté du carré. Un, deux, trois. Puis, retenez votre respiration alors que votre respiration se déplace le long de la ligne inférieure du carré. Un, deux, trois. Après quelques minutes de respiration, vous vous sentirez plus apaisé et ancré. En savoir plus sur cette technique et sur les autres stratégies d’adaptation liées au coronavirus sur le blogue d’Harvard Health.
(7) La méditation
L’idée de s’assoir et d’écouter simplement sa respiration ne vous attire pas? Essayez la méditation guidée. De nombreuses applications telles que Headspace et Calm, proposent du contenu gratuit spécialement conçu pour le coronavirus. Prenez un moment pour vous rendre sur la page Headspace dédiée au coronavirus et sur celle de Calm. Qui sait, vous finirez même peut-être par inscrire cette nouvelle habitude sur votre liste de reconnaissance!
(8) L’espoir
Enfin, il convient de prendre conscience que la seule constante, dans notre monde, c’est le changement. Il est certain que la situation va évoluer. Cette situation peut être mise en parallèle avec le rétablissement d’une dépendance, les émotions ressenties peuvent être accablantes et sembler sans fin. Mais elles s’atténueront et nous survivrons. Nous creusons au plus profond de nous même, apprenons, et grandissons, pour devenir des personnes différentes et bien meilleures. Nous pouvons surmonter cette situation, nous allons y arriver!