Ce qu’il faut savoir sur les troubles de l’usage d’opioïdes
Santé Canada et les Centers for Disease Control and Prevention (centres américains pour la prévention et le contrôle des maladies) ont déclaré que l’Amérique du Nord traverse une crise des opioïdes. Cette crise résulte vraisemblablement des prescriptions d’opiacés de plus en plus courantes, de la grande disponibilité d’opiacés puissants tels que le Fentanyl, du manque d’accès à des traitements adaptés, le tout combiné au manque de réponse rapide et à grande échelle de la part des autorités de santé publique.
Les « opioïdes » désignent les analgésiques naturels et de synthèse dérivés du pavot. Le terme connexe « opiacé » désigne les médicaments qui utilisent des produits naturels dérivés du pavot. L’héroïne, par exemple, est un opiacé. Les médecins prescrivent normalement des opiacés pour soulager les douleurs intenses causées par des opérations ou des blessures, notamment lors d’un accident, d’une opération des dents ou d’une césarienne. Les opiacés sont également utilisés en oncologie pour soulager la douleur causée par le cancer en soins palliatifs. Certains opiacés sont bien connus, notamment :
- La morphine
- La codéine
- L’héroïne (diacétylmorphine)
- L’hydromorphone (Dilaudid)
- L’hydrocodone (Vicodin, Lortab)
- L’opium
- L’oxycodone (OxyContin, Percocet)
- L’oxymorphone
- La mépéridine (Demerol)
- La méthadone
- Le fentanyl (Sublimaze, Actiq)
- Le tramadol
Le diagnostic des individus atteints de troubles de l’usage d’opioïdes dépend de certains critères établis dans le Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux (DSM). Dans le DSM-5, la version actuelle du DSM, toute personne présentant deux des onze critères dans une période de douze mois est diagnostiquée avec un trouble de consommation d’opioïdes. La sévérité du trouble (léger, modéré ou grave) est évaluée en fonction du nombre de critères diagnostiqués.
Les onze symptômes du trouble de consommation d’opioïdes selon le DSM-5 sont :
- Une consommation d’opioïdes en plus grande quantité ou sur une plus longue période que prévu.
- Une volonté persistante ou des efforts vains pour réduire ou contrôler la consommation d’opioïdes.
- Beaucoup de temps dépensé afin d’obtenir des opioïdes, d’en consommer ou de se remettre de leurs effets.
- Une envie incontrôlable ou un fort désir d’utiliser des opioïdes.
- Une consommation récurrente d’opioïdes entraînant une incapacité à remplir des obligations professionnelles, scolaires ou familiales.
- Une consommation continue d’alcool malgré des problèmes sociaux ou interpersonnels récurrents et persistants causés ou exacerbés par les effets des opioïdes.
- Un abandon ou une diminution de nombreuses activités sociales ou de loisir en raison de l’usage d’opioïdes.
- Une consommation récurrente d’opioïdes dans des situations où cela représente un danger physique.
- Une consommation continue d’opioïdes malgré la connaissance d’un problème physique ou psychologique récurrent ou persistant possiblement causé ou exacerbé par cette substance.
- Tolérance, définie comme suit :
- Un besoin marqué de quantités d’opioïdes de plus en plus grandes pour atteindre l’intoxication ou l’effet désiré
- Un effet nettement diminué avec la consommation continue de la même quantité d’opioïdes.
Note : Ce critère n’est pas pris en compte pour les individus qui prennent des opioïdes uniquement dans le cadre d’un suivi médical adapté.
- Sevrage, manifesté comme suit :
- Les signes caractéristiques de sevrage des opioïdes
- Des opioïdes (ou une substance relativement proche) sont utilisés pour soulager ou éviter les symptômes du sevrage.