Comment aider un membre de la famille souffrant de dépendance
Vous avez un membre de votre famille souffrant de dépendance mais vous ne savez pas comment l’aider ? Particulièrement en cette période, l’isolement et l’éloignement physiques provoquent de fortes tensions entre les membres de la famille qui vivent ensemble. Il est donc encore plus difficile que d’habitude d’entamer une conversation constructive sur la dépendance d’un membre de la famille.
Cet article vous apprendra des moyens efficaces de communiquer de manière constructive pour aider votre proche à progresser vers la guérison. Les Cinq Étapes Du Changement est un modèle psychologique utile qui décrit les étapes que franchissent les personnes, c’est-à-dire de la non reconnaissance de la dépendance au rétablissement stable. Comprendre Les Cinq Étapes Du Changement vous aidera à reconnaître le stade actuel dans lequel se trouve votre proche, ce qui vous permettra de l’aider de manière efficace pour cette étape.
La dépendance fait mal aux familles
Outre la souffrance des personnes dépendantes, leurs familles souffrent également. Par exemple, les conjoints des personnes dépendantes sont plus susceptibles de souffrir de problèmes psychologiques, notamment de dépression et d’anxiété.[1] Les mariages se détériorent et s’effondrent souvent en raison de la dépendance – une étude de 2013 a montré que la dépendance du partenaire était le facteur décisif dans 12 % des divorces.[2]
La dépendance rend également beaucoup plus difficile le fait d’être un bon parent. Les enfants dont un parent est toxicomane développent souvent des troubles de santé mentale et des déficits cognitifs.[3] Ces enfants sont également plus susceptibles d’avoir des problèmes de comportement et des difficultés scolaires.[4] Ils sont également plus susceptibles de développer eux-mêmes des troubles liés à la consommation de substances.[5]
L’isolement et la distanciation physique aggravent la dépendance
L’isolement et l’éloignement physiques mettent à rude épreuve la santé physique et mentale de nombreuses personnes. La plupart des gens ont été contraints d’abandonner leurs routines et activités quotidiennes qui leur procuraient auparavant plaisir et stabilité. Cela impose un fardeau encore plus lourd aux membres de la famille souffrant de dépendance, qui sont confrontés à des niveaux sans précédent de peur, de frustration, d’incertitude et de solitude.
Les liens familiaux sont également mis à l’épreuve. Avec tout le stress, la peur et l’incertitude créés par la pandémie de la COVID-19, aggravés par l’auto-isolement, les tensions familiales augmentent sans aucun doute. Il est donc particulièrement difficile pour les membres de la famille de soutenir leurs proches de manière appropriée, tout en essayant de gérer leurs propres craintes.
Parler avec compassion ; écouter sans juger
Lorsque vous parlez à un membre de votre famille souffrant de dépendance, ce que vous dites compte. Mais le ton que vous utilisez est encore plus important. « Compassion » signifie que vous faites de votre mieux pour comprendre ce que ressent votre proche. Cela signifie que vous devez écouter avec empathie et ne pas le juger de quelque façon que ce soit. Veillez à ce qu’il se sente écouté et que sa souffrance est entendue. Veillez à ce qu’il comprenne que vous voulez qu’il se sente mieux parce que vous l’aimez et que vous voulez ce qu’il y a de meilleur pour lui.
La honte. La peur. L’isolement. Le regret. L’impuissance. La douleur. Le désespoir. Ce genre de sentiments alimente la dépendance. L’antidote à ces émotions est la compassion, qui consiste à aider le membre de votre famille à se sentir soutenu, connecté et aimé. De plus, en exprimant une gentillesse compatissante, vous aiderez votre proche à développer l’auto-compassion. Et l’auto-compassion est un outil puissant pour travailler à la guérison de la dépendance.[6]
Les cinq étapes du changement
Les chercheurs ont découvert cinq étapes que les gens franchissent pour passer de la non-reconnaissance d’une dépendance à un rétablissement stable.[7] La nature du soutien dont une personne a besoin dépend de son stade de changement actuel. Les descriptions des étapes qui suivent vous aideront à reconnaître dans quelle phase se trouve votre proche. Chaque description d’étape est suivie d’approches efficaces pour aider une personne à ce stade.
Étape 1 : Pré-contemplation
Dans la pré-contemplation, une personne ne pense pas activement à changer ou ne veut pas changer. Souvent, les personnes en pré-contemplation sont dans le déni. Elles ne considèrent pas leur consommation comme un problème. Il se peut aussi que le membre de votre famille ne puisse ou ne veuille pas voir comment sa dépendance affecte négativement ses proches.
Aider un membre de la famille en pré-contemplation
Parce que le changement n’est pas nécessairement à l’ordre du jour de votre proche, vous voulez l’encourager gentiment à prendre conscience du mal que lui cause sa dépendance. Sans porter de jugement, aidez-le à prendre conscience et à envisager les avantages possibles de l’arrêt ou de la réduction de la consommation.
Voici quelques sujets que vous pouvez explorer avec votre proche.
- Est-il possible qu’il devienne de plus en plus dépendant de la substance?
- Quels risques coure-t-il s’il continue à consommer ?
- Quelle serait sa vie s’il arrêtait de consommer ou s’il consommait moins ?
Parfois, votre proche peut nier qu’il a un problème et vous pouvez remarquer qu’il devient sur la défensive. Dans de telles situations, vous pouvez faire baisser l’intensité de la conversation en rappelant à votre proche qu’en fin de compte, c’est lui qui décide de changer ou non, personne d’autre ne pouvant prendre la décision à sa place.
Étape 2 : Contemplation
Dans la contemplation, une personne commence à envisager l’idée d’arrêter ou de réduire sa consommation de substances. Progressivement, elle commence à reconnaître les conséquences négatives de sa dépendance. Cependant, les personnes en contemplation sont souvent ambivalentes et incertaines quant à leur volonté de changer ou non.
Aider un membre de la famille dans la contemplation
Utilisez des questions ouvertes pour aider le membre de votre famille à mieux comprendre en quoi sa vie serait différente s’il arrêtait de consommer.
- Quels sont les avantages et les inconvénients de la poursuite de l’utilisation ?
- Quel serait ses bénéfices s’il arrêtait de consommer ou s’il consommait moins ?
- Qu’est-ce qui rend difficile l’arrêt de sa consommation ?
- À quoi pourrait ressembler sa vie s’il était en rétablissement ?
En aidant votre proche à comprendre et à évaluer les coûts de sa consommation et les avantages de son rétablissement, vous pouvez l’aider à résoudre son ambivalence et à faire ses premiers pas vers le changement.
L’étape de la contemplation est également un bon moment pour rappeler à votre proche que vous êtes là pour lui et que vous le soutiendrez tout au long de son processus de rétablissement. Le fait de savoir qu’il bénéficie de votre soutien peut le motiver à prendre une décision et à commencer à se préparer au changement.
Étape 3 : Préparation
En préparation, une personne reconnaît qu’elle a un problème. Elle sait qu’elle veut changer. Le membre de votre famille commence à élaborer un plan pour surmonter sa dépendance, ce qui inclut l’examen des possibilités d’obtenir une aide professionnelle.
Aider un membre de la famille à se préparer
Remarquez tous les petits changements que votre proche apporte – encouragez-le en lui exprimant votre appréciation et votre gratitude. Un retour d’information positif motivera votre proche à maintenir son élan au fur et à mesure qu’il progresse vers la guérison.[8]
Vous pouvez également aider votre proche à élaborer son plan de rétablissement en répondant avec lui aux questions suivantes.
- Quelles sont les options de traitement disponibles ?
- Quels sont les avantages à obtenir une aide professionnelle ?
- Quels sont les défis et les risques liés au fait d’essayer d’aller mieux sans aide professionnelle ?
- Quel type de programme de traitement professionnel lui conviendrait le mieux, qu’il soit résidentiel ou ambulatoire ?
- Quels sont les avantages et les inconvénients relatifs au traitement en personne par rapport au traitement en ligne?
Étape 4 : Action
En action, les gens travaillent activement vers le rétablissement. À ce stade, les gens font des choses comme se désintoxiquer, cesser ou diminuer la consommation, chercher des ressources de rétablissement et s’entourer de personnes qui les aident à se rétablir – cela inclut la participation à des groupes de suivi. Vous verrez votre proche commencer à lâcher la béquille qu’il utilisait auparavant pour faire face à la douleur émotionnelle sous-jacente à la dépendance.
Aider un membre de la famille en action
Pendant cette phase passionnante mais difficile, continuez à rappeler à votre proche que vous le soutenez et que vous croyez en lui.
L’auto-efficacité est la croyance d’une personne dans sa capacité à atteindre ses objectifs avec succès. Les recherches ont démontré de façon constante que les personnes ayant une grande auto-efficacité ont tendance à rencontrer moins d’obstacles lorsqu’elles travaillent à leur rétablissement.[9] 10 Vous pouvez contribuer à accroître l’auto-efficacité de votre proche en le soutenant et en l’encourageant à chaque étape réussie qu’il franchit et à chaque nouvelle étape qu’il entreprend.
Cette étape implique un travail acharné et un certain inconfort pour les personnes qui la traversent. Vérifiez souvent avec votre proche pour savoir comment il va. Il n’est pas rare que les personnes à ce stade ressentent des envies de consommer et il est important qu’elles se sentent à l’aise de discuter de ces émotions avec vous lorsqu’elles se manifestent. Comme mentionné ci-dessus, les émotions inconfortables et les envies de consommer sont susceptibles d’être plus intenses en raison des conditions liées à la pandémie de coronavirus. Aujourd’hui plus que jamais, il est important d’être sensible aux signes indiquant que votre proche est en difficulté et de faire de votre mieux pour lui offrir soutien et réconfort.
Étape 5 : Maintien
Dans le cadre du maintien, une personne a réussi à arrêter de consommer les substances auxquelles elle était dépendante. Si elle avait une dépendance comportementale, elle a cessé d’adopter ses comportements problématiques. Maintenant, elle se concentre sur le maintien de son rétablissement. Elle apprend de nouveaux comportements sains qu’elle s’efforce d’adopter de manière constante afin de créer les habitudes nécessaires à une nouvelle vie saine. Une personne à ce stade devrait avoir un plan de suivi clairement défini pour assurer une participation régulière à celui-ci. Il peut s’agir de conseils individuels, de groupes de soutien ou de programmes ambulatoires.
Aider un membre de la famille en maintien
Célébrez les progrès de votre proche et félicitez-le pour tout ce qu’il a accompli. Vaincre la dépendance est peut-être le plus grand défi qu’une personne puisse relever ! Exprimez votre grand respect et appréciez ses efforts et ses réalisations.
S’il n’en a pas déjà un, c’est le moment d’aider votre proche à élaborer un plan de prévention des rechutes.
- Quelles stratégies et quels outils peut-il utiliser pour maintenir son abstinence à long terme ?
- Un exemple d’outil efficace est l’application Wagon, un plan de prévention des rechutes sur le téléphone – il rappelle chaque jour d’effectuer des activités saines, permet d’accéder facilement aux stratégies d’adaptation les plus efficaces, comprend un journal pour enregistrer les sentiments et les déclencheurs ressentis chaque jour, et suit les progrès vers les objectifs de rétablissement.
- Créez une liste de personnes à qui il pourrait demander de l’aide si jamais il se sentait en danger de rechute.
- Aidez-le à définir clairement les mesures qu’il prendrait pour se remettre sur pied en cas de rechute.
La rechute est une opportunité d’apprentissage et non un échec
La dépendance est une maladie chronique qui peut entraîner des perturbations cérébrales qui persistent longtemps après l’arrêt de la consommation. Des recherches indiquent qu’entre 40 et 60 % des personnes traitées pour dépendance rechuteront et recommenceront à consommer à un moment donné après avoir terminé leur traitement.[10] Comment pouvez-vous soutenir votre proche si cela se produit ?
Votre proche doit toujours prendre toutes les précautions possibles pour minimiser ses chances de rechute. Cependant, si votre proche rechute, évitez de le juger ! Ne considérez pas cela comme un échec et ne soyez pas déçu. En outre, aidez votre proche à considérer sa rechute comme une opportunité d’apprentissage et non comme un échec, ce qui l’aidera à se rétablir plus rapidement. Il est essentiel d’éviter de leur faire honte, car la honte est très contre-productive lorsqu’on essaie de se rétablir.
Aidez votre proche à comprendre comment et pourquoi sa rechute s’est produite et utilisez ces constats pour développer de nouvelles stratégies de prévention des rechutes afin que son rétablissement soit plus solide à l’avenir.
- Quels ont été ses déclencheurs ?
- Comment aurait-il pu gérer la situation plus efficacement ?
- Que peut-il faire pour éviter une rechute lorsqu’il sera confronté à des situations similaires à l’avenir ?
- Concevoir et mettre par écrit de nouvelles stratégies de prévention des rechutes.
En plus d’aider votre proche à tirer des leçons de sa rechute, vous devez également veiller à ce qu’il reste responsable.
- Aidez-le à élaborer un plan clairement défini pour se remettre sur pied.
- Aidez-le à pratiquer de nouvelles stratégies de prévention des rechutes et à les mettre en œuvre dans des situations réelles.
- Vérifiez régulièrement avec lui pour vous assurer qu’il suive son plan et qu’il progresse de façon constante vers le retour à son rétablissement.
La plupart des personnes souffrant de dépendance ont besoin d’un traitement professionnel
Vaincre la dépendance est un processus très difficile et la plupart des gens ont besoin d’une aide professionnelle pour réussir leur rétablissement à long terme. Insistez auprès du membre de votre famille sur le fait qu’obtenir de l’aide ne signifie pas qu’il est faible ou incompétent. Expliquer les points suivants à votre proche peut contribuer à le persuader qu’obtenir une aide professionnelle est souvent le meilleur choix.
- La dépendance est une maladie chronique et complexe qui affecte différentes personnes de différentes façons.
- Les solutions universelles ne sont pas très efficaces pour obtenir des résultats durables.
- Un traitement individualisé dispensé par des experts est souvent nécessaire pour obtenir des résultats qui changent la vie.
- La désintoxication peut être très inconfortable et, dans certains cas, les symptômes de sevrage peuvent mettre la vie en danger. La surveillance médicale est donc très importante pour la désintoxication.
- Les personnes dépendantes ont souvent des troubles mentaux et des problèmes médicaux concomitants non diagnostiqués.[11] Un programme de traitement complet peut répondre à toutes ces préoccupations en même temps, en maximisant les chances d’une personne de se rétablir à long terme avec succès.
Lorsque le membre de votre famille refuse de parler de sa dépendance
Le rétablissement exige du courage. En discutant de ses difficultés avec vous et en reconnaissant qu’il a un problème, votre proche se rend très vulnérable. Cela peut être incroyablement effrayant, en particulier pour les personnes en phase de pré-contemplation ou de contemplation. Que pouvez-vous faire pour y remédier ?
Obtenez un soutien pour vous-même
Si la dépendance de votre proche vous cause de la détresse, vous pouvez demander l’aide d’un psychothérapeute. Discuter de votre situation avec un professionnel de la santé mentale peut vous aider à gérer l’impuissance, la frustration et la peur que vous ressentez en raison de la dépendance de votre proche. Vous pouvez également choisir d’approcher de manière proactive un spécialiste de la toxicomanie qui pourra vous donner des conseils supplémentaires sur la meilleure façon d’aider votre proche et de le motiver à entamer son processus de guérison.
Mettre en place une intervention
Une intervention consiste à faire asseoir le membre de votre famille pour une conversation avec le reste de la famille, sur la manière dont sa dépendance les affecte négativement, ainsi que tous ceux qui l’entourent. Cela implique inévitablement des conversations difficiles et émotionnellement intenses. C’est pourquoi vous devriez engager un intervenant professionnel pour qu’il puisse guider la conversation et veiller à ce qu’elle soit aussi productive que possible.
C’est leur rétablissement – mais vous pouvez faire une grande différence
N’oubliez pas qu’un changement durable prend du temps. De plus, quelle que soit l’intensité de ce que vous ressentez en lien avec la dépendance de votre proche, vous ne pouvez pas le forcer à changer. Comme le dit le proverbe : Vous pouvez mener un cheval à l’abreuvoir mais non le forcer à boire… Seul votre proche peut prendre la décision de changer. Néanmoins, vous avez un énorme potentiel pour influencer positivement son processus de guérison et l’aider à réussir. L’une des meilleures approches pour aider un membre de la famille souffrant d’une dépendance est de reconnaître son stade actuel de changement et de l’aider de la manière la plus efficace pour ce stade.
Nous pouvons vous aider
Si vous ou quelqu’un que vous connaissez avez besoin d’aide ou si vous avez d’autres questions, veuillez nous appeler. Nos lignes téléphoniques sont ouvertes 24 h/24, 7 j/7. Vous pouvez donc nous appeler n’importe quand au numéro suivant: 1-888-488-2611.
Références
[1] Dawson, D. A., Grant, B. F., Chou, S. P., & Stinson, F. S. (2007). The Impact of Partner Alcohol Problems on Women’s Physical and Mental Health. Journal of Studies on Alcohol and Drugs, 68(1), 66–75. Retrieved from https://psycnet.apa.org/record/2006-23097-009
[2] Scott, S. B., Rhoades, G. K., Stanley, S. M., Allen, E. S., & Markman, H. J. (2013). Reasons for divorce and recollections of premarital intervention: Implications for improving relationship education. Couple and Family Psychology: Research and Practice, 2(2), 131-145. Retrieved from https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC4012696/
[3] Salo, S., & Flykt, M. (2013). The impact of parental addiction on child development. In N. E. Suchman, M. Pajulo, & L. C. Mayes (Eds.), Parenting and substance abuse: Developmental approaches to intervention (p. 195–210). Oxford University Press. Retrieved from https://psycnet.apa.org/record/2013-08934-010
[4] Peleg-Oren, N., & Teichman, M. (2006). Young Children of Parents with Substance Use Disorders (SUD): A Review of the Literature and Implications for Social Work Practice. Journal of Social Work Practice in the Addictions, 6(1-2), 49–61. Retrieved from https://www.tandfonline.com/doi/abs/10.1300/J160v06n01_03
[5] Biederman, J., Faraone, S. V., Monuteaux, M. C., & Feighner, J. A. (2000). Patterns of alcohol and drug use in adolescents can be predicted by parental substance use disorders. Pediatrics, 106(4), 792–797. Retrieved from https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/11015524
[6] Phelps, C. L., Paniagua, S. M., Willcockson, I. U., & Potter, J. S. (2018). The relationship between self-compassion and the risk for substance use disorder. Drug and Alcohol Dependence, 183, 78-81. Retrieved from https://self-compassion.org/wp-content/uploads/2018/05/Phelps2018.pdf
[7] Prochaska, J. O., Redding, C. A., & Evers, K. E. (2015). The transtheoretical model and stages of change. Health Behavior: Theory, Research, and Practice, 125-148. Retrieved from https://www.researchgate.net/profile/Daniel_Montano2/publication/233894824_Theory_of_reasoned_action_theory_of_planned_behavior_and_the_integrated_behavior_model/links/0a85e53b67d742bc29000000.pdf#page=164
[8] Kellogg, S. H., & Tatarsky, A. (2012). Re-envisioning addiction treatment: A six-point plan. Alcoholism Treatment Quarterly, 30(1), 109-128. Retrieved from https://www.tandfonline.com/doi/abs/10.1080/07347324.2012.635544
[9] Nikmanesh, Z., Baluchi, M. H., & Motlagh, A. A. P. (2017). The role of self-efficacy beliefs and social support on prediction of addiction relapse. International Journal of High Risk Behaviors and Addiction, 6(1). Retrieved from http://jhrba.com/articles/13118.html
[10] National Institute on Drug Abuse. (2014, July). Drugs, Brains, and Behavior: The Science of Addiction. Retrieved from https://safespace.org/drugs-brains-and-behavior-the-science-of-addiction/
[11] Sevelko, K., Bischof, G., Bischof, A., Besser, B., John, U., Meyer, C., & Rumpf, H. J. (2018). The role of self-esteem in Internet addiction within the context of comorbid mental disorders: Findings from a general population-based sample. Journal of Behavioral Addictions, 7(4), 976-984. Retrieved from https://akademiai.com/doi/abs/10.1556/2006.7.2018.130