Se rétablir de la dépendance grâce à un traitement virtuel
Pour Dylan, père, époux et propriétaire d’entreprise, le traitement virtuel était l’option idéale pour se rétablir de la dépendance.
La tête adossée contre un oreiller douillet, Dylan sourit à la caméra lorsqu’il évoque la gratitude qu’il éprouve aujourd’hui dans sa vie. Sa femme est heureuse. Ses deux enfants sont comblés. Tout va bien dans son entreprise. Même le chien se réjouit du nouveau Dylan. Pour cet homme de Vancouver âgé de 47 ans, beaucoup de choses ont changé dans la dernière année. Son rétablissement y est pour quelque chose.
« Mon état de santé s’était tellement détérioré que même lorsque je me rendais au travail à pied le matin, je devais m’arrêter et vomir plusieurs fois, confie Dylan. Ce n’était pas parce que j’avais la gueule de bois, mais parce que je n’avais rien dans le corps, ajoute-t-il. J’avais des taches sur la peau, les yeux bouffis. Il n’y avait aucun doute, je m’en allais droit vers l’insuffisance hépatique. »
Sa dépendance y était pour quelque chose.
Oubliez toutefois l’idée que les gens se font souvent de la dépendance. Enfance difficile, consommation de drogues et d’alcool à l’adolescence, démêlés avec la justice : l’histoire de Dylan est bien loin de tout cela.
Une enfance épanouie et prometteuse
Dylan a grandi en Ontario, dans une famille saine et heureuse de la classe moyenne : deux parents, deux enfants, et beaucoup de plaisir. Il faisait du sport, jouait aux jeux vidéo, avait de bonnes notes à l’école. Il n’a pratiquement pas consommé de drogues ou d’alcool avant la fin de la trentaine. Rien ne laissait présager ce qui allait venir.
« J’ai eu une enfance la plus ordinaire et typique qui soit, raconte-t-il. Mes parents ne buvaient pas. Je n’ai jamais été maltraité. Je n’ai pas vécu de difficultés que je pourrais blâmer pour quoi que ce soit. Rien qui puisse me pousser à développer une dépendance. À part le fait que j’aimais vraiment, vraiment ça. »
Au printemps 2023, lorsqu’il a commencé son programme de traitement virtuel, cela faisait près de deux ans qu’il « aimait » l’alcool au point de boire au moins une bouteille de 26 onces de vodka par jour. Et lorsqu’il manquait de vodka, il se tournait vers le vin, bien qu’il n’aime même pas ça.
C’est ce qu’est le trouble lié à la consommation de substances : sournois, déroutant, bouleversant.
Aucun signe précurseur de la dépendance
En 2022, une étude du Centre de toxicomanie et de santé mentale (CAMH) a montré que, année après année, on constate au Canada beaucoup plus de décès liés à l’alcool (15 000) que de décès liés aux opioïdes. Et la différence est notable.
L’alcool est un problème toujours bien présent au Canada. Cesser de boire n’est pas facile, et les personnes comme Dylan – père de famille, avec un bon emploi et aucun traumatisme ni problème avec la justice – représentent la majorité des personnes qui s’inscrivent à des programmes de traitement comme ceux offerts à la Clinique Nouveau Départ. La stigmatisation entourant la dépendance nous porte à croire que ce sont les personnes itinérantes, démunies ou vivant en marge de la société qui ont habituellement besoin d’aide. Mais cela ne reflète pas la réalité.
Dylan est propriétaire d’une entreprise du secteur des technologies et des médias à Vancouver. Il dit n’avoir eu aucun problème avec l’alcool ou les drogues pendant son adolescence et sa vingtaine, et presque tout au long de sa trentaine. Sa femme ne boit presque jamais.
« Ça ne faisait tout simplement pas partie de ma vie, explique-t-il. Même lorsque je sortais avec des amis, je buvais deux ou trois verres, puis je rentrais chez moi et c’était terminé. »
Pour une raison qui lui échappe, à la fin de la trentaine, il a commencé à boire de plus en plus. Il a mis la pédale au fond, et les dérapages sont devenus difficiles à contrôler.
La fréquence augmente et les problèmes commencent
« Nous avons tout le temps des clients qui nous laissent de l’alcool pour nous remercier. À un moment donné, il est 11 heures du matin et il y a une grosse bouteille de vodka juste là. Je me dis : “Pourquoi pas?” Appelons ça un petit verre sur l’heure du lunch. Je crois que ça a été le début d’une pente glissante, parce que je n’avais aucune raison de ne pas le faire. J’ai commencé à me saouler régulièrement et j’ai aimé ça », admet-il.
« Dans les cinq dernières années, c’était presque tous les jours, raconte-t-il. Ça a commencé par tous les soirs après le travail, puis c’est passé à tous les jours pendant la journée. »
Puis c’est devenu la première chose qu’il faisait le matin. Une flasque. Deux flasques. Une bouteille de 26 onces. Le tout accompagné de vin. À la fin, il buvait tout le temps, tous les jours.
Jusqu’à récemment, Dylan se décrivait lui-même comme un alcoolique « assurément très fonctionnel ».
« Je n’étais jamais désagréable. Je ne suis pas du genre à vomir ou à avoir la gueule de bois. Cet ami un peu pompette, qui est toujours de bonne humeur, qui ne crie pas, qui ne perd pas connaissance et qui ne fait pas de folies, c’était moi ça. J’étais un peu le gars qui avait atteint un certain seuil de bonheur et qui faisait tout pour y rester », explique-t-il.
Mais à mesure que la maladie progressait et que sa consommation augmentait en quantité et en fréquence, son poids est passé de 185 à 250 livres. Ses relations étaient tendues, son stress était en hausse, et son foie commençait à en payer le prix.
Le traitement en ligne fut la bonne solution
Son moment de lucidité est arrivé à l’automne dernier et, comme il le dit, c’était « grandiosement merdique ».
« Il y a eu un point de bascule où je suis passé du gars bourré et amusant avec qui tu veux passer du temps au gars qui ne veut rien faire d’autre que boire. Tout tournait autour de ça. Et ce n’est pas tout. J’étais rendu tellement dépendant à l’alcool que j’étais malade le matin, pas parce que j’étais en lendemain de veille, mais parce que j’étais en sevrage », souligne-t-il.
Il est très reconnaissant à sa femme d’avoir fait des recherches et de lui avoir proposé des options de traitement. Les programmes externes intensifs, tels que ceux offerts à la Clinique Nouveau Départ, sont conçus pour aider les personnes qui, pour des raisons familiales ou professionnelles, ne peuvent simplement pas se rendre à un établissement pendant les semaines ou les mois nécessaires au rétablissement de leur trouble lié à la consommation de substances.
Les programmes intensifs en ligne utilisent des pratiques fondées sur les données probantes. Les personnes qui y participent ont l’occasion d’apprendre les outils nécessaires pour soigner leur trouble de santé mentale ou leur dépendance.
Dylan a suivi un programme de deux mois comprenant des séances de deux heures offertes quatre jours par semaine. Ces séances réunissaient habituellement jusqu’à 10 personnes, dans une discussion de groupe supervisée par un spécialiste.
Pendant les huit semaines du programme, les spécialistes ont expliqué à Dylan et aux membres de son groupe les causes sous-jacentes de la dépendance et leur ont offert des séances de psychoéducation sur la dépendance et le rétablissement, abordant notamment des notions de biologie et de physiologie. Dans le cadre de discussions individuelles et de groupe, les thérapeutes proposent un large éventail de solutions et d’outils, inspirés de la thérapie cognitivo-comportementale (TCC) et de la thérapie comportementale dialectique (TCD), visant à maintenir le rétablissement et à prévenir les rechutes.
Persévérer avec l’aide des soins continus
Après avoir terminé ses séances hebdomadaires, Dylan s’est inscrit à un programme de soins continus de 10 mois. Ainsi, une fois par semaine, il suit une thérapie de groupe de deux heures au cours de laquelle il échange avec d’autres personnes qui apprennent à appliquer les outils et les techniques qui leur ont été enseignés pendant leur programme de traitement.
Dans les 10 dernières années, avant de trouver le programme virtuel qui l’a aidé, Dylan avait essayé la thérapie individuelle, l’hypnothérapie et la thérapie de couple, sans succès.
« J’ai essayé tout ça. J’ai aussi lu beaucoup de trucs en ligne. J’ai essayé différentes choses, mais aucune n’a marché pour moi. Ça ne durait pas plus de 24 heures. C’est la première fois que je me rends aussi loin », dit-il.
Sur la voie du rétablissement à long terme
Grâce au traitement virtuel et aux soins continus, cela fait maintenant six mois que Dylan a commencé son rétablissement et qu’il ne boit plus du tout. Il adore particulièrement les séances de groupe auxquelles il participe.
« Apprendre que je n’étais pas la seule personne au monde à avoir ce problème a tout changé, indique-t-il. Ça a été une révélation pour moi. Parce qu’avant ce moment-là, tout ce que j’essayais, je le faisais seul plutôt qu’avec des gens qui ont vécu la même chose. »
Alors que l’été 2023 tire à sa fin, Dylan sait qu’il a encore du travail à faire. Il connaît suffisamment de personnes qui ont rechuté pour savoir que l’abstinence n’est pas garantie. Il avance un jour à la fois, il apprécie sa nouvelle vie et il n’est pas prêt à se risquer à boire avec modération.
« J’ai échoué suffisamment de fois à la modération pour enfin comprendre que je ne suis pas une personne modérée. Avec moi, c’est une pente glissante. Et cette pente glissante est sur le bord d’une falaise. Soit je tombe en bas de la falaise, soit je reste debout en haut. C’est en haut de la falaise que je souhaite rester », dit-il en haussant les épaules.
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