Les troubles liés à l’utilisation de substances

Les troubles liés à l’utilisation de substances (TUS) : une maladie cérébrale
La dépendance, ou de manière plus technique, les troubles liés à l’utilisation de substances (TUS), est répertoriée comme une maladie dans le Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux, 5e édition (Diagnostic and Statistical Manual of Mental Disorders, communément abrégé DSM-5). Cette maladie est :
- Progressive : si la dépendance n’est pas traitée, elle va s’aggraver
- Chronique : il n’existe pas de « traitement » à proprement dit; néanmoins, les TUS peuvent être pris en charge efficacement avec un traitement qui a fait ses preuves
- Potentiellement mortelle : de fait, les TUS non traités font partie des troubles de la santé mentale qui présentent l’un des taux de mortalité les plus élevés
La recherche a démontré que les TUS sont souvent d’origine génétique. Ainsi, il est probable qu’une personne qui développe un TUS ait un parent proche ayant aussi rencontré des problèmes de dépendance. Même si la génétique prépare le terrain au potentiel développement d’une chimiodépendance, celle-ci est plus susceptible de se développer dans un contexte où d’autres facteurs psychologiques et sociaux existent, par exemple une autre maladie mentale, l’isolement, un traumatisme ou une enfance dans un contexte familial négligent.
Il est établi depuis longtemps que l’usage chronique de l’alcool et d’autres substances altère significativement la structure et la chimie du cerveau. Plus spécifiquement, l’usage de substances augmente la libération de dopamine, une puissante molécule naturellement présente dans le cerveau. L’usage chronique de drogue et d’alcool entraîne une surabondance de dopamine dans le cerveau. Ce dernier apprend à compenser ce déséquilibre et produit finalement moins de dopamine de façon endogène (c’est-à-dire naturellement). Un mécanisme de rétroaction dangereux se développe avec les TUS : le cerveau éprouve un réel besoin de drogue ou d’alcool pour produire de la dopamine et ainsi se sentir « normal ». C’est la raison pour laquelle les personnes qui développent une dépendance à la drogue ou à l’alcool ont besoin de plus en plus de substances pour atteindre un état de « high ». Ce phénomène est appelé la « tolérance ».
Le processus de dépendance se déroule dans une partie du cerveau connue sous le nom de « centre de la récompense », également responsable de l’intérêt naturel pour la nourriture ou le sexe par exemple. Les personnes atteintes de TUS recherchent l’alcool ou la drogue comme si ces substances étaient vitales. Souvent, les amis et la famille ne comprennent pas comment une personne atteinte de TUS peut faire passer l’alcool ou la drogue avant toute autre chose dans sa vie; la dépendance enclenche au sens propre le « mode survie » du cerveau. Les personnes qui développent un TUS ne peuvent plus boire d’alcool ou consommer de la drogue comme d’autres, mais elles peuvent se rétablir et se sentir mieux grâce à des traitements de qualité fondés sur les preuves. Les TUS étant considérés comme une maladie chronique, une supervision permanente est essentielle, car les personnes touchées seront toujours susceptibles de rechuter si elles ne bénéficient pas du soutien nécessaire.
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