Comment la télésanté peut vous aider à soigner une dépendance ou un trouble de santé mentale pendant la COVID-19

avril 7, 2021Non classifié(e)

La COVID-19 est un traumatisme vécu au même moment par 7,8 milliards de personnes, soit la totalité de la population mondiale. La pandémie change plusieurs sphères de notre vie depuis maintenant plus d’un an. Les effets négatifs de la COVID-19 se font sentir sur nos finances, nos activités sociales, ainsi que notre santé physique et mentale. Ce traumatisme collectif affecte chaque individu, mais encore plus ceux qui souffrent de dépendance, maladie mentale ou trouble concomitant.

Ces troubles de santé doivent être traités, surtout en temps de pandémie. « Les mesures sanitaires de la santé publique comme la distanciation physique, la quarantaine et le confinement peuvent exacerber la solitude, les troubles de santé mentale, les symptômes de sevrage et le traumatisme psychologique »¹ [traduction].

Pourquoi continuer ou commencer un traitement pendant la COVID-19 ?

Les risques reliés aux maladies mentales et à la toxicomanie peuvent rapidement devenir plus importants que ceux liés à la COVID-19.

• Dépendance à l’alcool ou à la drogue : La consommation excessive d’alcool mène souvent à une dépendance physique. Elle peut provoquer une dépression, en plus d’affaiblir le système immunitaire. La personne dépendante devient donc plus à risque de contracter un virus ou de rechuter;
• Trouble de santé mentale : Une personne qui souffre de maladie mentale est exposée à des sentiments qui aggravent son état comme la peur, l’angoisse et la colère.

La Clinique Nouveau Départ offre toujours son programme interne, même pendant la pandémie. Nous avons un plan d’action qui nous permet d’accueillir les personnes qui souffrent de dépendances et de troubles mentaux allant de modérés à graves dans un environnement sécuritaire. Communiquez avec nous pour parler à l’un de nos spécialistes. Il vous posera des questions afin de déterminer le niveau de sévérité de votre trouble et vous recommandera un programme adapté à vos besoins.

Soigner un problème de dépendance à la drogue ou à l’alcool pendant la pandémie 

Le contexte actuel crée des situations qui peuvent compromettre votre rétablissement :

• La situation actuelle peut vous pousser à consommer de l’alcool ou des substances psychoactives en grande quantité afin de soulager vos émotions négatives. On nomme ce phénomène l’automédication, c’est-à-dire de s’autodiagnostiquer et prendre des substances pour se soigner sans jamais recourir à l’aide d’un professionnel de la santé. Cette pratique présente plusieurs risques comme un dosage mal ajusté, des effets secondaires non désirés, voire la surdose. Une personne qui s’automédicamente en ayant des prédispositions biologiques est à risque de développer un trouble d’abus de substances; et celle qui en souffre déjà, de rechuter.

• L’arrêt d’un traitement en toxicomanie présente de lourdes conséquences. Les symptômes de sevrage pourraient pousser une personne à s’exposer à des contacts rapprochés ou à une consommation de nouvelles drogues qui pourrait mener à une surdose fatale.

• La culture de rétablissement reconnaît que la dépendance et les rechutes viennent de pair avec l’isolement social. Une personne en rétablissement compte sur les rencontres avec son thérapeute et avec ses groupes de soutien. La distanciation sociale vient compliquer l’accès à ces ressources essentielles. Dans ce contexte, un traitement virtuel en toxicomanie peut vous aider à éviter de rechuter. Ainsi, vous n’êtes plus seul et on vous soutient, malgré les règles de distanciation physique.

Vos sentiments d’ennui et de solitude créés ou amplifiés par tout ce qui entoure la pandémie sont de forts déclencheurs. Le programme intensif pour patients externes d’entreprendre un traitement à la maison pour soigner une dépendance à la drogue ou l’alcool. Ce traitement vous permet de parler à un thérapeute par téléconsultation et de participer à des groupes de soutien en ligne.

La COVID-19 vient certainement bousculer les options de traitement existantes. Evan Newton, l’un de nos thérapeutes, explique que la préparation à la vie après le traitement a aussi changé pour les personnes qui suivent un traitement à l’interne : « On propose des idées pour s’occuper à la maison, des façons de respecter la distanciation physique sans miner la vie sociale, on parle des groupes de soutien qui sont maintenant en ligne et accessibles tous les jours, à toute heure du jour, partout dans le monde ».

Soigner un trouble de santé mentale pendant la COVID-19

Les résultats d’un test de dépistage en ligne (en anglais seulement) développé par l’organisme Mental Health America démontrent que les troubles d’anxiété et de dépression ont augmenté considérablement depuis le début de la pandémie. Entre avril et septembre 2020, 70 % des répondants souffrant d’un trouble d’anxiété ou de dépression modéré à sévère ont déclaré que l’un des trois principaux facteurs contribuant à leurs problèmes de santé mentale était la solitude ou l’isolement.

Il est normal de ressentir des émotions négatives avec la crise actuelle. La télésanté est là pour vous aider à reprendre le contrôle de votre vie en respectant les mesures sanitaires. Vous pouvez parler à un thérapeute et échanger avec des personnes qui vivent un problème semblable au vôtre grâce aux groupes de soutien en ligne.

Choisir la télésanté pour soigner un trouble d’abus de substances ou de santé mentale en temps de pandémie

Les mesures sanitaires ont compliqué l’accès aux soins de santé. Les consultations en personne sont limitées et certains individus évitent d’aller voir leur médecin par peur de contracter le virus. La télésanté permet de remédier à ces défis et d’offrir des soins malgré les restrictions mises en place.

La télésanté ou télémédecine comprend plusieurs formes comme la téléconsultation, la téléexpertise, la télésurveillance, la téléassistance et la télépsychiatrie. La Fédération des ordres des médecins du Canada soutient qu’elle est « un service médical offert à distance à l’aide des technologies de l’information et des communications. »²; c’est-à-dire par courriel, par téléphone, par visioconférence, par texto, par clavardage en direct, à l’aide d’une application mobile ou une plateforme Web.

La télésanté permet, par exemple, à votre médecin d’envoyer votre ordonnance directement au pharmacien, qui vous fait ensuite livrer vos médicaments à la maison. Vous pouvez également profiter d’une consultation par visioconférence avec votre thérapeute ou suivre un traitement pour soigner un problème d’abus de substances, de santé mentale ou un trouble concomitant.

La télésanté est une solution de choix soutenue par la communauté scientifique. Une coalition de 14 associations pour la santé mentale (en anglais seulement) formée aux États-Unis, presse le gouvernement d’agir face à la crise liée aux troubles de dépendance et de santé mentale déclenchés par la pandémie. Ces spécialistes, dont le PDG de l’American Psychiatric Association, proposent une feuille de route pour assurer des soins adaptés à l’avenir. Une des recommandations souligne l’urgence de diversifier et d’étoffer l’offre de soins en toxicomanie et santé mentale. La télésanté est l’un des moyens suggérés pour y arriver. Les « personnes souffrant de troubles mentaux et/ou de toxicomanie [devraient bénéficier] d’un accès universel à la télésanté […] »³ [traduction].

Pourquoi parle-t-on de télésanté depuis le début de la pandémie?

La pandémie de la COVID-19 est venue perturber la façon de prodiguer les soins de santé partout dans le monde. La télésanté s’est alors installée comme une solution de choix, car elle permet aux professionnels de la santé de continuer à traiter leurs patients tout en minimisant les risques de transmission du virus.

Cette pratique médicale n’est toutefois pas nouvelle et a déjà fait ses preuves lors de crises majeures. Pendant les « ouragans Harvey et Irma, des compagnies privées de télésanté offraient des soins aux premiers répondants et aux victimes qui avaient perdu leur domicile. […] Pendant les graves sécheresses prolongées en Australie, le ministère de la Santé a introduit du financement par le biais du Medicare Benefits Schedule (MBS) pour permettre aux cliniciens de fournir des services de santé mentale supplémentaires par visioconférence »⁴ [traduction].

Les principaux avantages de la télésanté

1- Offrir des soins pendant une pandémie

L’Organisation mondiale de la Santé soutient que « les services de télésanté offrent la possibilité de maintenir l’accès et la continuité des soins médicaux tout en réduisant le potentiel de propagation communautaire […] du virus »⁵. [Traduction] La télémédecine vous permet de commencer ou poursuivre votre traitement à distance tout en respectant les mesures sanitaires en place.

2- Une flexibilité qui facilite le traitement

Les professionnels de la santé peuvent vous proposer une consultation à l’extérieur des heures habituelles, soit le soir ou la fin de semaine. De plus, vous n’avez pas à vous déplacer pour aller à votre rendez-vous, faire garder les enfants, manquer des heures de travail ou être coincé dans le trafic.

Une personne dépendante peut accéder à un groupe de soutien comme les Alcooliques Anonymes à n’importe quelle heure de la journée, dès qu’elle en ressent le besoin. Elle peut se joindre à une réunion sans avoir à se déplacer.

Comme le témoignent des études citées par le Journal of Substance Abuse Treatment, cette simplicité semble avoir un impact sur le taux de rétention, c’est-à-dire le nombre de personnes qui complètent un traitement.

3- Une plus grande accessibilité pour les gens en régions éloignées

Les régions éloignées sont bien souvent sous-desservies en matière de traitement de la dépendance et des maladies mentales. La télésanté abolit la distance physique entre les patients et les professionnels de la santé.

Les défis de la télésanté

L’un des grands désavantages est de ne pas pouvoir parler à son thérapeute en personne. Cette barrière est atténuée par la visioconférence. Celle-ci ne remplace pas la présence humaine, mais rend le contact plus facile qu’au téléphone. Michèle Bernard, thérapeute à la Clinique Nouveau Départ, souligne que « la distance créée par la visioconférence pousse souvent les gens à s’ouvrir plus facilement ».

La télémédecine présente plusieurs avantages, mais ne convient pas à tous. Une personne qui songe à faire une téléconsultation doit :

• Présenter un trouble d’abus de substances ou d’alcoolisme allant de léger à modéré;
• Avoir un espace privé pour partager ses informations personnelles en toute sécurité;
• Être en mesure d’utiliser une plateforme de visioconférence comme Zoom;
• Posséder un ordinateur ou un téléphone mobile avec accès à une connexion Internet haute vitesse, à une caméra et à un microphone.

Commencer ou poursuivre un traitement à la Clinique Nouveau Départ

Dans le contexte actuel, nous offrons des traitements internes et un programme intensif pour patients externes. Avant de commencer un traitement, notre équipe de spécialistes communique avec vous pour faire une évaluation téléphonique de votre état. Les questions de dépistage nous permettent d’évaluer votre situation pour vous offrir un traitement qui convient vraiment à vos besoins.

Voici des questions qui pourraient vous être posées :

• Quelle quantité d’alcool ou de drogue consommez-vous?
• Parvenez-vous à réduire ou arrêter votre consommation au besoin?
• Ressentez-vous le besoin de consommer de plus en plus d’alcool ou de drogue pour atteindre les mêmes effets?
• Est-ce que l’alcool ou la drogue a des répercussions négatives au travail ou dans d’autres sphères de votre vie?
• Souffrez-vous d’autres types de dépendances?
• Avez-vous suivi une ou des thérapies dans le passé?

Les traitements internes

Nous avons adapté nos traitements internes au contexte actuel. Nos mesures de prévention et de contrôle vont au-delà des recommandations de la santé publique afin d’assurer un environnement sécuritaire pour tous.

• Les nouveaux arrivants doivent s’isoler et faire un test de dépistage avant d’intégrer le groupe;
• Les visiteurs et patients externes ne peuvent pas venir à la clinique;
• Les rencontres individuelles avec les thérapeutes et les rencontres de groupe se font en personne dans un environnement sécuritaire.

Le programme intensif pour patients externes est maintenant offert par visioconférence

 Est-ce que ce type de traitement me convient?

Tout dépend de la sévérité du trouble dont vous souffrez. Les personnes qui présentent des symptômes de dépendance à la drogue ou à l’alcool allant de légers à modérés peuvent faire un traitement à la maison par visioconférence.

Les personnes souffrant de symptômes allant de légers à modérés sont généralement en mesure :

• D’accomplir les activités du quotidien;
• De continuer à assumer leurs responsabilités au travail;
• De mieux contrôler leurs envies de consommer de l’alcool ou de la drogue.

L’un de nos spécialistes fera une évaluation par téléphone pour déterminer le niveau de sévérité de votre trouble et pour vous proposer un traitement adapté à vos besoins. Communiquez avec nous.

Comment se déroule un traitement virtuel?

Voici ce à quoi vous attendre avec notre traitement en ligne conçu pour les dépendances à l’alcool et à la drogue :

Phase 1 : traitement intensif (deux mois)

Quatre soirées de thérapies de groupe et une rencontre individuelle par semaine par visioconférence.

• Téléthérapie de groupe : échange guidé par un animateur basé sur des thématiques comme les émotions et l’autorégulation, le plaisir d’une vie sans substances la dépendance et la famille, la pleine conscience, la réadaptation et la prévention de la rechute
• Téléconsultation individuelle : séance privée avec votre thérapeute basée sur des approches fondées sur des faits prouvés comme la thérapie cognitivo-comportementale (TCC) et la thérapie comportementale dialectique (TCD).

Phase 2 : postcure (dix mois)

Une rencontre de groupe par semaine.

Échangez avec des personnes qui suivent actuellement un traitement et d’autres qui sont en rétablissement grâce aux rencontres de groupe. Ces discussions guidées vous permettent de vous sentir moins seul et d’être écouté par des gens qui vivent ou ont vécu une situation semblable à la vôtre.

Le soutien par les pairs est maintenant en visioconférence

« Le soutien par les pairs est une relation d’entraide qui se crée entre deux [ou plusieurs] personnes ayant un vécu expérientiel commun. Le pair aidant assure un soutien émotionnel et social aux autres personnes qui partagent une expérience commune. »⁶ [traduction] Comme le souligne Evan, « c’est une partie fondamentale du rétablissement. Les personnes qui souffrent de trouble d’abus de substances ou de maladie mentale sont fortement encouragées à participer à ces groupes de discussion pendant et après leur traitement ».

Avec la COVID-19, ces groupes de soutien sont maintenant offerts en ligne. La structure demeure la même : un animateur guide les discussions autour d’un thème et des personnes ayant vécu des expériences similaires partagent leurs histoires. « ll existe plusieurs théories qui expliquent la nature et l’efficacité du soutien par les pairs. À la base, le soutien par les pairs soulage l’impression d’isolement et de honte des personnes affligées »⁷. [Traduction]

Le Centre canadien sur les dépendances et l’usage de substances souligne que « ces programmes de groupe sont offerts gratuitement dans beaucoup de communautés, de même qu’en ligne. Sans constituer un traitement, ils fournissent un soutien précieux au rétablissement, pendant et après le traitement. Parmi ces groupes, notons les programmes en 12 étapes – AA (Alcooliques Anonymes), NA (Narcotiques Anonymes), Al-Anon/Alateen (programme de rétablissement destiné aux membres de la famille et aux amis) – et les autres programmes, notamment de type SMART (SelfManagement and Recovery Training) et LifeRing »⁸.

Est-ce que la téléthérapie peut m’aider à guérir?

Des études citées par Frontiers in Psychiatry  ont montré que « la télésanté, en particulier l’interaction vidéo en direct avec les thérapeutes, avait des effets positifs importants sur la santé mentale des patients »⁹ [traduction]. D’autres études citées par l’Agence canadienne des médicaments et des technologies de la santé (ACMTS), démontrent que « les patients qui suivent une thérapie pour traiter une dépendance à la drogue par la télémédecine ont autant de chances de la compléter qu’avec un traitement en personne »¹⁰[traduction].

Plusieurs recherches et études suggèrent que « la téléthérapie est une alternative viable ou un complément utile à la thérapie cognitivo-comportementale (TCC) en personne pour les dépendances à l’alcool et aux drogues »¹¹ [Traduction].

La télésanté après la COVID-19

La pandémie pousse les professionnels de la santé et la communauté scientifique à se questionner et à repenser la façon d’offrir des traitements. Frontiers in Psychiatry spécifie qu’il faudra « identifier et intégrer des technologies de l’information et des outils numériques basés sur les faits […] pour avoir un système de santé qui saura bien soutenir les personnes dans le besoin lors d’autres crises importantes »¹² [traduction]. Emily Pfender, technicienne du comportement et étudiante au doctorat en communication en matière de santé avec une spécialisation en santé mentale, estime qu’en « faisant appel à la télésanté, […] nous pouvons fournir des mesures préventives pour l’après-COVID-19, des soins plus efficaces aux patients lors de futures pandémies et crises mondiales, et réduire les disparités […] »¹³ [traduction]. La recherche doit se poursuivre afin de confirmer les effets à long terme de la télésanté, mais elle est prometteuse.

La télémédecine est une solution qui vous permet de soigner une dépendance ou un trouble de santé mentale pendant la COVID-19.

Parlez à l’un de nos spécialistes pour commencer votre programme externe intensif. Communiquez avec nous.

Ressources gratuites

Info-Social 811

Les professionnels du service Info-Social 811 donnent des conseils et peuvent répondre aux questions d’ordre psychosocial. Composez le 811.

Tel-Écoute – Ligne Le Deuil

Composez le 1 888 LE DEUIL ou 1 888 533-3845. Visitez le site Web de l’organisme pour plus d’informations.

Drogue : aide et référence

Par téléphone (24/7) :

Montréal et environs : 514 527-2626

Ailleurs au Québec : 1 800 265-2626

Espace mieux-être Canada (initiative du Gouvernement du Canada)

Accédez à des outils, à des ressources et à une ligne d’aide pour la santé mentale et la consommation de substances. Visitez le site Web de l’organisme pour plus d’informations.

Jeunesse, J’écoute

Composez le 1-800-668-6868 ou textez le mot PARLER au 686868 (24/7).

Service de conseils psychologiques professionnels pour les jeunes Canadiens de 5 à 29 ans.

Références

Bibliographie

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