Surmonter un traumatisme psychologique grâce à la thérapie des processus cognitifs
Les traumatismes et le trouble de stress post-traumatique
Les événements traumatisants se produisent tout autour de nous. Il n’est donc pas étonnant que la plupart des gens dans le monde soient confrontés à un traumatisme à un moment ou à un autre de leur vie. En fait, 90 % des adultes américain.ne.s et 76 % des adultes canadien.ne.s déclarent avoir été exposés à au moins un événement traumatisant[1].
Voici quelques exemples d’événements traumatisants :
- Une agression physique ou sexuelle
- Être témoin d’un décès ou d’un événement violent
- Être témoin ou victime d’un incendie ou d’un accident grave
- Être exposé.e à la guerre ou aux conflits armés
Bien que de nombreuses personnes y soient confrontées, chacun.ne réagit différemment aux traumatismes psychologiques. Certain.e.s ressentent peu de conséquences à long terme, tandis que d’autres peuvent développer un trouble lié aux traumatismes ou aux facteurs de stress, comme un trouble de stress post-traumatique (TSPT) ou un trouble de stress aigu (TSA). Le fait qu’une personne développe ou non ces troubles dépend généralement de la nature, du nombre et de l’intensité des événements traumatiques, ainsi que du sexe de l’individu, de son âge, de facteurs sociaux et de sa situation personnelle au moment de l’événement[2].
Mais que sont exactement les troubles liés aux traumatismes et aux facteurs de stress?
Le trouble de stress post-traumatique et le trouble de stress aigu sont des états qui peuvent survenir lorsqu’une personne vit un événement traumatique, lorsqu’elle en est témoin ou lorsqu’elle apprend qu’un tel événement a eu lieu.
Les symptômes du TSPT et du TSA[3] comprennent :
- Images mentales, rêves ou souvenirs récurrents de l’événement traumatique
- Détresse psychologique ou physique intense
- Évitement des situations ou des conditions qui rappellent l’événement
- Altération de l’humeur ou des capacités cognitives
- Irritabilité, colère ou comportements imprudents
- Problèmes de sommeil (p. ex. à cause d’un état d’hypervigilance)
- Déréalisation (se sentir détaché du monde extérieur)
- Dépersonnalisation (se sentir détaché de son propre corps ou de son esprit)
Pour qu’une personne soit diagnostiquée comme souffrant d’un trouble de stress post-traumatique ou d’un trouble de stress aigu, ses symptômes doivent : a) perturber considérablement sa vie personnelle, sociale ou professionnelle, et b) ne pas être causés par une substance (ex. : un médicament ou l’alcool) ou par une maladie[4].
La principale différence entre le TSPT et le TSA réside dans le délai d’apparition des symptômes après un événement traumatique et dans la durée de ces symptômes. Le TSPT est diagnostiqué lorsque l’individu ressent des symptômes depuis au moins un mois, alors que le TSA peut être diagnostiqué dès le troisième jour suivant l’événement traumatique[5]. Les patient.e.s atteint.e.s d’un TSA peuvent également présenter plus de symptômes de dissociation, comme un sentiment de détachement de soi ou un sentiment d’irréalité.
Il est important de noter que le trouble de stress post-traumatique s’accompagne souvent d’autres troubles de santé mentale. Par exemple, une personne sur deux ayant reçu un diagnostic de TSPT souffre également d’un trouble de l’humeur, d’un trouble anxieux ou d’un trouble lié à la consommation de substances[6]. Il est également assez fréquent que les personnes atteintes d’un TSPT manifestent un comportement suicidaire[7].
Certain.e.s considèrent que le trouble de stress aigu est le signe précurseur d’un trouble de stress post-traumatique chronique. Toutefois, ce n’est pas nécessairement le cas. En effet, les personnes atteintes du TSA ne développent pas toutes un TSPT, et les patient.e.s atteint.e.s du TSPT n’ont pas tous et toutes préalablement reçu un diagnostic de TSA.
Il est plutôt préférable de considérer qu’il existe quatre trajectoires principales que les individus peuvent suivre en réaction à un traumatisme[8] :
- La résilience — les symptômes du TSPT sont légers et ils ne s’aggravent pas.
- La rémission — les symptômes du TSPT sont plus graves, mais ils s’améliorent avec le temps.
- L’évolution retardée — les symptômes du TSPT sont légers, mais ils s’aggravent avec le temps.
- L’évolution chronique — les symptômes du TSPT sont plus graves et ils ne s’améliorent pas avec le temps.
Peu importe la trajectoire d’évolution de vos symptômes, des études démontrent qu’entreprendre une psychothérapie peu de temps après un événement traumatique peut aider à diminuer le risque que vous développiez un TSPT ou peut réduire les symptômes liés au TSPT ou au TSA si vous en souffrez déjà[9].
TRAITEMENT DES TRAUMATISMES PSYCHOLOGIQUES ET DU TROUBLE DE STRESS POST-TRAUMATIQUE
Il est extrêmement important de traiter les effets négatifs d’un traumatisme ou d’un trouble lié aux traumatismes et aux facteurs de stress, comme le TSPT et le TSA, car ils peuvent avoir de profondes répercussions sur la qualité de vie d’une personne. Mais comment déterminer le meilleur moyen de traiter votre traumatisme?
Le traitement d’un traumatisme peut être soit pharmacologique (avec la prise de médicaments), soit psychologique (avec la psychothérapie), soit une combinaison des deux.
La thérapie pharmacologique vise à traiter les symptômes directs et indirects du TSPT, puisque les patient.e.s qui sont atteint.e.s d’un TSPT souffrent souvent de troubles de santé mentale concomitants. Toutefois, les données scientifiques appuyant l’efficacité de la pharmacothérapie pour le traitement du TSPT sont limitées, de sorte que cette approche n’est peut-être pas la meilleure option pour tout le monde[10].
Les médicaments couramment prescrits pour le TSPT[11] comprennent :
- Les antidépresseurs (ex. : sertraline, paroxétine, fluoxétine ou venlafaxine)
- Les anxiolytiques
- Les antipsychotiques
Pour sa part, la psychothérapie (aussi appelée « thérapie par la parole ») a démontré son efficacité auprès des patient.e.s ayant subi un traumatisme. Si vous avez vécu un événement traumatique et avez besoin de soutien, voici quelques options de psychothérapies que vous pouvez explorer[12] :
- La thérapie cognitivo-comportementale — elle vous aide à reconnaître et à modifier les pensées et les comportements négatifs associés à votre traumatisme.
- La thérapie d’exposition prolongée — elle vous expose à votre traumatisme dans un environnement sécuritaire au moyen de l’écriture ou de la visualisation afin de vous aider à diminuer les réactions négatives liées à votre traumatisme.
- La thérapie cognitive — elle vous aide à modifier les souvenirs négatifs de votre traumatisme qui perturbent votre vie quotidienne.
- La thérapie des processus cognitifs — elle vous aide à remettre en question vos croyances négatives et nuisibles au sujet de votre traumatisme.
Examinons de plus près la thérapie des processus cognitifs, car elle est l’une des thérapies les plus efficaces contre les traumatismes et elle est habituellement choisie comme traitement de première intention[13].
Qu’est-ce que la thérapie des processus cognitifs?
La thérapie des processus cognitifs (TPC) vous aide à réévaluer ou à modifier les croyances qui sont liées à votre traumatisme et qui entraînent des conséquences négatives sur votre santé mentale. La TPC se déroule en plusieurs séances qui visent à vous aider : a) à remettre en question les pensées et les émotions liées à votre traumatisme, et b) à développer des compétences et des stratégies d’adaptation pour recadrer ces pensées et ces émotions de façon positive.
Les séances d’une thérapie des processus cognitifs s’articulent autour des thèmes centraux suivants[14] :
- La sécurité
- La confiance
- Le pouvoir
- Le contrôle
- L’estime de soi
- L’intimité
- L’avenir
Si vous vous sentez dépassé.e à l’idée de commencer une thérapie des processus cognitifs, ne vous inquiétez pas! Son processus est conçu pour vous amener graduellement et naturellement vers la guérison. Pour vous aider à vous fixer des attentes réalistes lorsque vous vous engagez dans une démarche de TPC, explorons ce que cette forme de thérapie peut comporter.
Lors de votre première séance de consultation, vous en apprendrez plus au sujet de la TPC et de son fonctionnement. Votre thérapeute vous posera également des questions sur la nature de votre traumatisme, vous expliquera le lien qui existe entre vos pensées et vos émotions, et vous montrera comment vos « pensées automatiques » peuvent contribuer à vos symptômes du TSPT. Finalement, votre thérapeute pourrait aussi vous demander de rédiger un texte sur la façon dont votre traumatisme vous a marqué et sur la façon dont vous vous êtes adapté pour y faire face[15].
Le travail de réflexion à faire en dehors des séances de thérapie peut être assez important. Il a pour objectif de vous aider à tirer le meilleur parti de votre thérapie des processus cognitifs. Alors que vous commencez à réinterpréter et à recadrer votre traumatisme, les exercices et les devoirs à faire à la maison vous aideront à organiser et à comprendre vos pensées et vos sentiments[16].
Les séances de consultation suivantes se concentreront sur vos schémas de pensée dysfonctionnels liés au traumatisme, en remettant en question vos pensées et vos perceptions, et en vous aidant à développer de nouveaux schémas de pensée. La remise en question de vos croyances de façon proactive fait partie des aptitudes que vous acquerrez et perfectionnerez pendant votre thérapie. L’objectif ultime de la TPC est de vous permettre d’avoir une meilleure qualité de vie en vous apprenant à appliquer ces compétences pratiques chaque fois que cela est nécessaire. Vous le constaterez lorsque vous comparerez les feuilles d’exercices remplies au début et à la fin de votre thérapie[17].
Dans une analyse de 114 essais contrôlés randomisés, la thérapie des processus cognitifs s’est révélée comme la méthode de traitement des traumatismes ayant l’efficacité clinique la plus importante, avec la thérapie cognitive et la thérapie d’exposition prolongée[18]. La TPC est efficace chez les enfants et les adultes pour traiter de multiples types de traumatismes, y compris les abus sexuels et les traumatismes militaires[19]. La TPC est aussi une approche éprouvée pour diminuer l’évitement lié à des problèmes d’attachement chez les adolescent.e.s et les jeunes adultes victimes d’abus ainsi que chez les patient.e.s souffrant d’un trouble de stress aigu[20].
Choisir un programme de thérapie des processus cognitifs
Comme vous pouvez le constater, entreprendre une thérapie des processus cognitifs peut être une démarche exigeante, comportant de nombreuses et longues séances de thérapie ainsi qu’un travail considérable à faire à la maison. Pour cette raison, il est possible de suivre une TPC en consultation interne ou externe. Les deux types de programmes ont démontré des résultats bénéfiques pour les patient.e.s. Alors, si vous pensez que la TPC pourrait vous être utile, comment décider quelle est la meilleure option pour vous?
L’un des avantages de choisir un programme de traitement en établissement est que cela peut vous aider à rester concentré.e sur votre rétablissement pendant que vous passez par les processus décrits plus haut, ce qui peut optimiser la façon dont vous recevez les soins et y réagissez. Il a été démontré que la thérapie des processus cognitifs suivie en établissement réduit les symptômes du TSPT, y compris la suicidabilité, en diminuant la perception qu’ont les patient.e.s d’être un fardeau pour les autres et en restructurant leurs croyances négatives[21].
Par exemple, les ancien.ne.s combattant.e.s souffrant d’un TSPT qui suivent une TPC dans le cadre d’un programme en établissement présentent une plus grande amélioration des symptômes que ceux et celles qui reçoivent un traitement hors établissement[22]. Des études montrent également que plus les personnes souffrant d’un TSPT reçoivent un traitement en établissement sur une longue période, plus elles constatent une amélioration de leurs symptômes et moins elles ont besoin de recourir à des services de consultation externe[23].
Malgré ces données scientifiques prometteuses et les nombreuses histoires de réussite en faveur de la thérapie des processus cognitifs pour le traitement des traumatismes, il est probable que vous ne constatiez pas immédiatement de résultats, c’est-à-dire qu’il peut s’écouler un certain temps avant que vos symptômes ne s’améliorent. En effet, comme les séances de TPC se déroulent généralement sur une période de 12 semaines, les bienfaits de la TPC ne sont pas apparents dès le premier jour. Ainsi, l’engagement à long terme et la participation active au programme de traitement sont indispensables. De plus, l’amélioration des symptômes se fera toujours de manière graduelle.
Cela dit, l’un des principaux avantages de recourir à la thérapie des processus cognitifs comme méthode de traitement des traumatismes est que cela procure des résultats durables. Plusieurs études scientifiques ont prouvé que l’amélioration des symptômes du TSPT peut durer de nombreux mois, voire des années, après la fin d’un programme de TPC[24]. Il n’est donc pas étonnant que le comité d’élaboration des lignes directrices pour le traitement du TSPT de l’American Psychological Association (APA) recommande fortement la TPC, parmi d’autres thérapies cognitivo-comportementales, comme option de traitement de première intention pour les patient.e.s adultes souffrant d’un TSPT[25].
Bien sûr, chaque patient.e réagit différemment au traitement d’un traumatisme, et certaines méthodes de traitement peuvent être plus efficaces pour certain.e.s que pour d’autres. Cependant, les avantages de la thérapie des processus cognitifs pour traiter les troubles liés aux traumatismes et aux facteurs de stress ont été démontrés à plusieurs reprises, de sorte que la TPC est souvent considérée comme la méthode de référence parmi toutes les approches de thérapie cognitivo-comportementale.
Bien qu’il puisse sembler déstabilisant de faire le premier pas pour obtenir du soutien, ou de continuer à recevoir un traitement si vous ne voyez pas de résultats immédiats, il est essentiel de savoir quand demander de l’aide. Si votre traumatisme entraîne des conséquences négatives sur votre qualité de vie, votre bien-être ou vos relations, faire ce premier pas peut être déterminant dans l’élaboration de stratégies à long terme pour contrôler vos croyances liées à votre traumatisme et vous remettre sur pied.
Pour entamer vos démarches de rétablissement ou obtenir de l’information sur nos programmes, contactez-nous au 1 (866) 738-5572. Nos équipes peuvent vous aider
Références
[1] Kilpatrick, Dean G., et autres, « National Estimates of Exposure to Traumatic Events and PTSD Prevalence Using DSM-IV and DSM-5 Criteria », Journal of Traumatic Stress, 26.5 (octobre 2013), 537–47 <https://doi.org/10.1002/jts.21848>; Van Ameringen, Michael, et autres, « Post-Traumatic Stress Disorder in Canada », CNS Neuroscience & Therapeutics, 14.3 (septembre 2008), 171–81 <https://doi.org/10.1111/j.1755-5949.2008.00049.x>.
[2] Shalev, Arieh, Israel Liberzon et Charles Marmar, « Post-Traumatic Stress Disorder », New England Journal of Medicine, 376.25 (juin 2017), 2459–69 <https://doi.org/10.1056/nejmra1612499>.
[3] Ibid.; Bryant, Richard A., « The Current Evidence for Acute Stress Disorder », Current Psychiatry Reports, 20.12 (octobre 2018) <https://doi.org/10.1007/s11920-018-0976-x>.
[4] Shalev, Liberzon et Marmar, op. cit.
[5] Ibid.; Bryant, op. cit.
[6] Shalev, Liberzon et Marmar, op. cit.
[7] Ibid.
[8] Bryant, op. cit.
[9] Shalev, Liberzon et Marmar, op. cit.; Bryant, op. cit.
[10] Shalev, Liberzon et Marmar, op. cit.
[11] Ibid.
[12] American Psychological Association, « PTSD Treatments », juillet 2017 <https://www.apa.org/ptsd-guideline/treatments> [consulté le 22 avril 2021].
[13] Lewis, Catrin, et autres, « Psychological Therapies for Post-Traumatic Stress Disorder in Adults: Systematic Review and Meta-Analysis », European Journal of Psychotraumatology, 11.1 (mars 2020), 1729633 <https://doi.org/10.1080/20008198.2020.1729633>; American Psychological Association, « Summary of the Clinical Practice Guideline for the Treatment of Posttraumatic Stress Disorder (PTSD) in Adults. », American Psychologist, 74.5 (juillet 2019), 596–607 <https://doi.org/10.1037/amp0000473>.
[14] American Psychological Association, « Cognitive Processing Therapy (CPT) », mai 2017 <https://www.apa.org/ptsd-guideline/treatments/cognitive-processing-therapy> [consulté le 22 avril 2021].
[15] Ibid.; Nixon, Reginald D. V., « Cognitive Processing Therapy Versus Supportive Counseling for Acute Stress Disorder Following Assault: A Randomized Pilot Trial », Behavior Therapy, 43.4 (décembre 2012), 825–36 <https://doi.org/10.1016/j.beth.2012.05.001>.
[16] Monson, Candice M., Patricia A. Resick et Shireen L. Rizvi, « Posttraumatic Stress Disorder CPT Case Example », dans Clinical Handbook of Psychological Disorders: A Step-by-Step Treatment Manual, dir. par David H. Barlow, 5e éd. (New York : The Guilford Press, 2014), p. 80–113; Nixon, op. cit.
[17] Monson, Resick et Rizvi, op. cit.
[18] Lewis et autres, op. cit.
[19] Ibid.
[20] Rimane, Eline, et autres, « Get Secure Soon: Attachment in Abused Adolescents and Young Adults Before and After Trauma-Focused Cognitive Processing Therapy », European Child & Adolescent Psychiatry, septembre 2020 <https://doi.org/10.1007/s00787-020-01637-x>; Nixon, op. cit.
[21] Blain, Rachel C., et autres, « Residential Cognitive Processing Therapy Decreases Suicidality by Reducing Perceived Burdensomeness in Veterans with Posttraumatic Stress Disorder », Journal of Traumatic Stress, octobre 2020 <https://doi.org/10.1002/jts.22618>.
[22] Alvarez, Jennifer, et autres, « The Comparative Effectiveness of Cognitive Processing Therapy for Male Veterans Treated in a VHA Posttraumatic Stress Disorder Residential Rehabilitation Program », Journal of Consulting and Clinical Psychology, 79.5 (octobre 2011), 590–99 <https://doi.org/10.1037/a0024466>.
[23] Banducci, Anne N., et autres, « Associations Between Residential Treatment Length, PTSD, and Outpatient Healthcare Utilization Among Veterans. », Psychological Services, 15.4 (novembre 2018), 529–35 <https://doi.org/10.1037/ser0000204>.
[24] Shalev, Liberzon et Marmar, op. cit.
[25] American Psychological Association, « Summary of the Clinical Practice Guideline for the Treatment of Posttraumatic Stress Disorder (PTSD) in Adults. », American Psychologist, 74.5 (juillet 2019), 596–607 <https://doi.org/10.1037/amp0000473>.